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    Visage du ski: Nicolas Lemaître

    Quiconque, moniteur ou parent, a déjà enseigné le ski alpin à un enfant, sait à quel point cette tâche peut être à la fois ingrate et stimulante. Imaginez le faire avec une classe complète de niveau primaire! Mais le ski alpin n’est pas une « matière » en éducation physique, me direz-vous… à l’Académie Knowlton, oui! Tous les élèves qui fréquentent cette école des Cantons-de-l’Est apprennent à skier autant qu’à jouer au badminton. Idée folle ou projet vital? L’enseignement des sports d’hiver dans le programme scolaire public est souvent mis de côté, faute d’équipement adéquat et de financement. Le secret de la réussite du programme de l’Académie Knowlton tient en un nom: Nicolas Lemaître. Bien entouré de son équipe de bénévoles, il garde en vie et en santé cette étape de l’année scolaire en éducation physique, en amenant chaque année tous ses élèves en piste, au Mont SUTTON. Portrait d’un prof dévoué, dynamique et déterminé!

    L’ado séduit par le ski

    Derrière son grand sourire se cache une petite nostalgie alors que Nicolas évoque ses premières années sur les pentes: « Je suis un glenner! », précise-t-il. Force est d’admettre qu’avec la disparition graduelle des plus petites stations de ski, les pépinières à skieurs se font de plus en plus rares. Originaire de West Brome, la deuxième famille du futur prof était le Mont Glen, où il y a passé plusieurs années, tant dans le club de compétition que dans l’équipe de moniteurs. Au moment de ses études supérieures (sciences de l’activité physique, enseignement de l’anglais), le ski alpin fait encore partie de la vie de Nicolas Lemaître mais il était loin de se douter qu’un jour, il reprendrait le flambeau tendu par John Perry, l’enseignant en charge du programme jusqu’en 2004.

    L’adulte toujours passionné

    Pendant toute la durée de ses études, Nicolas a été impliqué dans de multiples sports, certains à un haut niveau de compétition. Sans jamais perdre le ski de vue, il a fait du triathlon et toutes les déclinaisons des trois sports de cette discipline. Pour lui, le plaisir est essentiel, tant dans le processus d’apprentissage que dans la poursuite d’un objectif précis. Lorsqu’il obtient son poste d’enseignant à la Knowlton Academy, l’héritage du programme de ski, gracieuseté de Lucille Wheeler et son mari, le séduit totalement: quoi de plus naturel que d’enseigner le ski alpin dans un programme d’éducation physique, alors que ce sport est un mode de vie et amène les jeunes à apprivoiser l’hiver!

    L’organisation et la planification du programme de ski alpin ne sont pas une mince affaire. Heureusement, le prof skieur peut compter sur l’aide d’une bonne dizaine de parents-bénévoles pour la réalisation de différentes tâches: organisation d’activités de financement, accompagnement, inventaire des équipements… mais le gros du travail repose sur ses épaules de Nicolas, puisqu’il doit gérer son cours de ski alpin comme on gère du badminton! À la fin de l’année scolaire, tout l’équipement est revu, entretenu par un spécialiste, renouvelé au besoin.

    L’arsenal de l’Académie compte environ 160 ensembles de ski alpin de toutes tailles. L’école compte 245 élèves, c’est donc dire qu’un ensemble peut servir à plus d’un élève au cours de la même semaine. Sur une période de 5 semaines, de la fin janvier à la Relâche, toute l’école goûte aux plaisirs du ski sur les pentes du Mont SUTTON. L’endroit est idéal pour le déplacement des élèves: après avoir considéré plusieurs endroits de la région, calculé le temps de route et les frais relatifs aux autobus ainsi qu’à l’accueil par la station, Nicolas s’est entendu avec la station et son école sur neige: depuis 2008, le Mont SUTTON est l’hôte des classes d’éducation physique en ski alpin de la Knowlton Academy.

    À ce stade, si vous doutez encore de la passion qui anime Nicolas Lemaître, vous pouvez cesser de lire, rien ne vous convaincra de l’importance et de la force du travail des enseignants de nos écoles! Vous voyez-vous enseigner le ski à une classe complète? Prendre en charge toute la planification et la gestion du matériel? Assurer la livraison d’un contenu pédagogique de qualité, tout en gardant le plaisir de l’apprentissage en tête, par des températures de -20°C à +5°C, sous la neige, le soleil ou la pluie? Lorsqu’on regarde le prof interagir avec ses élèves, on se demande s’il ressent le froid mordant et la faim ou la fatigue… ce qui le pousse à continuer est hors de tout doute ce feu sacré qu’il entretient, année après année, pour le plaisir de transmettre son amour du ski à cette jeunesse débordante d’énergie.

    L’infatigable père pédagogue

    Puisque la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, les enfants de Nicolas Lemaître suivent les traces de leur père, celui-ci accordant une grande place au sport et à l’activité physique dans la vie familiale. Alors qu’il évoque les sorties avec ses enfants, Nicolas se replonge dans ses souvenirs d’enfance à lui, et constate que la consommation du ski a grandement changé avec le temps. D’une activité familiale on est passé à un produit à grand déploiement, ce qui a changé la nature du sport: on ne skie plus simplement pour le plaisir d’être en famille, on skie comme on va au cinéma ou dans le sud. Cette évolution du sport ne comporte pas que des mauvais côtés, constate-t-il: « Les stations doivent se réinventer et développer de nouveaux attraits pour les familles, ce qui leur permet aussi de s’adapter aux changements climatiques et à la demande de la clientèle! ». C’est cependant dans cette même réflexion qu’il regrette « l’extinction » des stations de ski de petite taille, familiales, où « On peut laisser les enfants être des enfants »!

    Conscient de l’évolution du sport, Nicolas tente de transmettre à sa progéniture le plaisir du contact avec la nature et de reléguer l’équipement, la technologie et la performance au second plan. Apprendre à apprécier ce qu’on a et à se réapproprier l’hiver fait pour lui partie du mandat -déjà très vaste- qu’il se donne en tant qu’enseignant en éducation physique. Puisque le ski est un mode de vie, le pédagogue insiste sur les qualités que le ski, bien qu’il s’agisse d’un sport individuel, contribue à développer chez les futurs skieurs.

    Dans deux hivers, le programme de ski alpin de la Knowlton Academy soufflera ses 50 bougies. Cinq décennies d’enseignement à de multiples générations de skieurs. Heureusement, Nicolas Lemaître est loin d’être essoufflé et continue à maintenir ce programme en santé, grâce au soutien de l’école et de la petite communauté qui l’entoure. Altruiste, il répètera à qui veut l’entendre à quel point il a de la chance de pouvoir enseigner le ski alpin à l’école publique… mais la vraie chance, ce sont ses élèves qui l’ont, année après année, de recevoir l’enseignement d’un pédagogue passionné de cette trempe.

    Snow King, Wyoming: pour le plaisir de skier en ville !

    Pour la grande majorité des skieurs et planchistes, un séjour dans la ville de Jackson rimera avec une visite à Jackson Hole, station de ski de renommée internationale. Toutefois, à la frontière sud de la ville se trouve une station de ski prisée par les locaux et fort sympathique. À pied à partir de votre hôtel ou en utilisant le transport en commun, la station est facilement accessible. Du ski en ville, c’est possible à Jackson ! Bienvenue à la station de ski de Snow King, la plus urbaine du coin !

    Le domaine skiable

    Présentant 479 mètres de dénivelé skiable où 32 pistes sont réparties sur 400 âcres, la station est particulièrement populaire auprès des résidents de Jackson. Elle dispose de trois remontées soit : la quadruple Firefly, la remontée triple Cougar et la remontée double nous menant au sommet, la Summit.

    Fondée en 1939, la station fait office de doyenne dans la région. La base du domaine skiable s’élève à plus de 1900 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le climat étant beaucoup plus sec dans la vallée, la station ne reçoit qu’environ 1,7 mètres de neige par hiver. C’est beaucoup plus modeste que ses voisines Jackson Hole et Grand Targhee, qui reçoivent des quantités de neige variant entre 11 et 15 mètres.

    À la base de la montagne, nous voyons immédiatement à quel point les pentes sont abruptes au sommet. En fait, cela sort de l’ordinaire ! Du sommet à la mi-station, les pistes et sous-bois nous semblent être des murs tellement c’est à pic par endroit. Les skieurs et planchistes aguerris auront du terrain à se mettre sous la dent! Que ce soit la combinaison de la Bear Cat et Bear Cat Glades ou encore la Upper Exhibition, la Bell Roll ou bien les pistes West S ou East S Chute, l’adrénaline de la descente vous envahira tellement elle sera intense. Pour une promenade au sommet, la piste Saddle Cornice permet de contempler la magnifique ville de Jackson ainsi que les paysages environnants, dont le Wildlife National Elk Refuge, lieu de migration pour bon nombre d’animaux en provenance du Parc National de Yellowstone.

    Skieurs et planchistes intermédiaires et débutants ne seront pas en reste avec les pistes comprises entre les remontées Firefly et Cougar. L’endroit est vaste et offre plusieurs possibilités de pistes telles que Lower Elk ou Lower Grizzly qui permettent une glisse rapide avec un long rayon. La piste Snow Trail permet aux skieurs et planchistes de tous les calibres de prendre la pleine mesure du domaine skiable. La piste, débutant au sommet de la montagne, sillonne l’ensemble du domaine skiable sur une distance de 1,4 kilomètre. Enfin, plusieurs pistes débutantes telles que la Turn Pike, la Re-turn Trail ou bien la Cat’s Trail permettent aux plus jeunes et à ceux qui sont mode apprentissage d’apprécier la station.

    Une station aux nombreuses activités !

    Ouverte à l’année, la station se veut un carrefour pour la pratique d’activités diverses et variées. En hiver, en plus de la pratique du ski, de la planche à neige et du télémark, la station offre de la glissade sur tube et de la randonnée pédestre. En été, le vélo de montagne est une activité populaire à la station. De plus, la randonnée pédestre, l’escalade ainsi que le parapente y est pratiqué en montagne, tandis qu’à la base, la montagne russe alpine, le mini-golf, le bungee trampoline et plusieurs autres activités sont offertes. Plusieurs événements en plein air ont lieu également au cours de l’année.

    Anecdotes et particularités

    La station offre du ski de soirée de 16h00 à 19h00 sur une partie du domaine skiable. Une billetterie se trouve tout juste à côté de la remontée double. Le centre-ville de Jackson n’est qu’à un kilomètre de marche de la base. La station dispose d’un hôtel moderne. Quant au casse-croûte de la cafétéria, le menu y est des plus originaux comprenant, entre autres, des plats coréens.

    Plusieurs hôtels et restaurants sont situés à proximité de la station. Un amphithéâtre extérieur pour la tenue de rodéo se trouve tout près. Fait inusité : un cimetière est intégré au bas des pistes, du côté est du domaine skiable ! En 2002 lors des jeux olympiques de Salt Lake City, situé à 550 kilomètres au sud-ouest de Jackson, quelques équipes olympiques de ski d’autres pays se sont entraînées à la station Snow King en vue de parfaire leur préparation.

    En 2017, La station a terminé sa saison de ski le 26 mars, la journée où j’ai skié. Le ski de printemps y est fort agréable. Enfin, lors de cette dernière journée, la station fut l’hôte d’une épreuve du calendrier du « World Championship Snow Mobile Hill Climb », très populaire chez nos voisins du sud. Les motoneiges grimpent la piste Exhibition, donnant droit à des scènes et chutes spectaculaires devant une foule de plusieurs centaines de spectateurs.

    Visiter la station de Snow King, c’est revivre l’histoire du ski dans la région par ses pistes, ses remontées et ses billetteries vintage ainsi que par les murs de ses bâtiments tapissés de photos remémorant les temps plus anciens. Skier à la station de Snow King, c’est aussi le plaisir de skier en ville ! Évidemment, j’ai visité les voisines Jackson Hole, et Grand Targhee. Lisez mes récits!

    Grand Targhee, Wyoming: une incursion dans l’arrière-pays

    Une visite à la station de Grand Targhee, c’est prendre le chemin de la liberté ! Le trajet de 75 kilomètres de route qui nous mènera dans l’arrière-pays à partir de la ville de Jackson se voudra l’une des plus belles aventures du nord-ouest américain. Les montagnes et plaines se succèderont, tout en traversant le spectaculaire col de Teton, culminant à près de 2900 mètres d’altitude sur une montée en épingle de 8 kilomètres, suivi d’une descente de 9 kilomètres. Ce chemin nous fera découvrir les plaines semi-arides de l’Idaho avant l’ascension finale qui passera par le Wyoming et qui nous mènera à près de 2400 mètres d’altitude, soit la base de notre destination du jour. Bienvenue à Grand Targhee !

    Située dans des Rocheuses américaines, sur le versant ouest de la sous-chaîne des montagnes Teton et sur le territoire du Caribou Targhee National Forest, la situation géographique de cette station la rattache davantage à l’état de l’Idaho, que l’on peut contempler à l’infini du sommet de la montagne. La station est adossée aux impressionnants sommets de Grand Teton, de Middle Teton, du Mont Owens ainsi que de South Teton qui constituent l’un des ensemble les plus reconnaissables de montagnes des Rocheuses américaines. Bénéficiant d’une altitude élevée à la base, les quantités de neige reçues à la station sont remarquables. Lors de mon passage à la fin du mois mars 2017, l’accumulation annuelle avoisinait les 11 mètres de neige bien sèche. La base avait 3 mètres, de quoi tenir le coup durant une bonne partie de l’été !

    Offrant un dénivelé skiable de 692 mètres, les pistes sont réparties sur trois sommets, dont l’un est destiné à la pratique du hors-piste. Il est possible de skier sur la majorité des 2602 âcres du domaine skiable. Bien que la montagne offre beaucoup de terrain pour skieurs et planchistes experts et avancés, un intéressant secteur pour débutant est aménagé au bas du domaine skiable et offre une dizaine de pistes aux tracés variés. De plus, la piste Teton Vista Traverse offre un parcours débutant partant du sommet jusqu’à la base en arpentant la vallée qui délimite les secteurs de Fred’s Mountain et de Mary’s Nipple.

    Plusieurs pistes intermédiaires damées sillonnent le domaine skiable en plusieurs endroits. Les quatre remontées, dont deux quadruples, nous permettent de rejoindre rapidement le sommet. Enfin, la clientèle de la station est principalement composée de locaux qui vous accueillent avec l’hospitalité propre à l’ouest américain. Ils se font un plaisir de partager leur coin favori de la montagne ainsi que de vous donner des conseils judicieux sur le domaine.

    Skier dans toutes les directions sur Fred’s Mountain !

    Culminant à 3005 mètres d’altitude, le sommet de Fred’s Mountain présente un terrain skiable sur toutes ses faces. Les pistes intermédiaires tracées viennent quelque peu découper le relief. Le terrain clairsemé d’arbres est ouvert en toutes directions et chaque descente est unique. L’immensité du terrain à la sortie de la remontée quadruple Dreamcatcher me séduit instantanément. L’unique dilemme consiste à choisir par quelle piste ou terrain commencer, un heureux problème !  Quel plaisir d’errer entre les pistes telles que Crazy Horse, Wild Willie ou Ladies Waist. Ce sont de véritables parcelles de bol ! L’exploration me conduira chaque fois à une destination différente à la mi-montagne. En longeant le secteur de Crazy Horse, j’arrive dans une combinaison de pistes donnant sur une bande de sous-bois pentue. La piste et le terrain autour de Ladies Waist débouche sur un magnifique secteur, dont les pistes Wandering Moose, Slim’s Shot ainsi que Six Shooter, où les conifères ceinturent le paysage.

    Plus loin au nord, en empruntant la piste Head Wall Traverse, je rejoins le superbe secteur de Headwall. En fait, la piste constitue un bol où les options de descente seront nombreuses. Ses voisines, les pistes The Good, The Bad et The Ugly, composent un joyeux trio à ne pas manquer. Je tomberai un peu par hasard sur un amoncellement de poudreuse en face de ce bol dans la piste Fallen Timber et sa suite la Steamvent. L’abondance de poudreuse champagne dans ce secteur est un secret bien gardé si on se fie au faible achalandage dans ce coin de montagne. Toutes ces pistes ont un point en commun : elles terminent leur course dans la Chief of The Bowl, qui mène à la remontée double le Blackfoot. Arrivé au sommet, il est facile de rallier les 3 pistes suivantes: Powder Cache, Lost Warrior ainsi Raven Wood, où la couverture de neige est abondante. La limite skiable est délimitée par la North Boundary Traverse, une piste intermédiaire qui nous fait visiter ce secteur plus en retrait sur la montagne.

    Découvrir Peaked Mountain 

    Voisine au sud de Fred’s Mountain et située de l’autre côté de la vallée au bas de Mary’s Nipple, il faut emprunter, à partir de la base de Fred’s Mountain, la piste Millcreek Traverse pour joindre la remontée quadruple Sacajawea, à la base de Peak Mountain. Le terrain est complètement différent de ce côté du domaine skiable. Les forêts offrent beaucoup plus de densité. Bien que les pistes intermédiaires soient abondantes au centre, le secteur est bordé de pistes expertes à flanc de montagne sur son côté gauche. Ces pistes ont comme destination la vallée de Mary’s Nipple, tout en bas. Le secteur n’est pas à prendre à la légère, car plusieurs falaises font obstacle à la descente.

    À droite de Peaked Mountain se trouve un domaine skiable réservé uniquement au Cat Ski dans un véritable champ de neige. Un magnifique coin de ce paradis enneigé est disponible par la piste Snowdancer. Le Medecine Bowl, rempli de poudreuse champagne bien légère est des plus invitant. En fait, je repasserai par cet endroit à quatre reprises ! Ses voisines, les pistes Northern Light ainsi que Wachabe Wood nous transportent au cœur de la forêt dans une pente soutenue. Enfin, Les pistes Bird Woman, Powwow et Quiver permettent de skier un terrain comportant une pente modérée, dans un sous-bois où les conifères seront légion.

    Sentiment de liberté en moment d’anthologie

    Le côté arrière de Fred’s Mountain constitue l’un des plus beaux endroits sur le domaine skiable.  La vue surplombant l’ensemble des montagnes légendaires de la chaîne Teton est à couper le souffle. Mieux encore, j’ai la sensation de partir à leur rencontre en empruntant le terrain adjacent à la piste Teton Vista Traverse. À la vue des montagnes, un profond sentiment de liberté m’envahit. La beauté du monde vue du toit des Rocheuses combinée à une journée parfaite de glisse se voudra un moment d’anthologie. Je me sens à la bonne place au bon moment. J’amorce ma descente dans la vallée au pied du sommet Mary’s Nipple en explorant le terrain skiable tout autour et la Teton Vista Traverse, que je rejoindrai tout en bas. Une descente tranquille, simplement pour s’imprégner des lieux, du moment !   

    Ailleurs sur la montagne 

    Le secteur débutant se retrouve au bas du domaine skiable sous l’appellation du Kid Zone Fun. Le secteur desservi par la remontée Shoshone permet aux jeunes et moins jeunes de s’adonner à la pratique de la glisse dans un secteur débutant. La station dispose également d’un parc à neige pour les amateurs de style libre.

    Hébergement, services et déplacements

    À la base de la station se trouve le charmant village de ski à l’architecture typique de l’ouest du continent. On y retrouve de l’hébergement ainsi que des services de restauration où les grillades barbecue sont à l’honneur. On y trouve également des boutiques et autres activités offertes, tel que le ski de fond. Le village de Alta, du côté de l’Idaho, est village le plus près et se trouve à environ une quinzaine de kilomètres de la station. Certains transporteurs offrent un service aller-retour en autobus en partance de Jackson. Pour ma part j’opte pour une location de véhicule à partir de Jackson. Le coût de location pour une journée est raisonnable et devient même une alternative peu coûteuse si vous voyagez à plusieurs.

    En terminant

    Si tous les chemins mènent à Rome, le chemin de la liberté mène à Grand Targhee !  Évidemment, j’ai visité les voisines Snow King, et Jackson Hole. Lisez mes récits! 

    Jackson Hole, Wyoming: à la conquête de l’indomptable bête!

    Si les pentes abruptes vous attirent, que le terrain accidenté parsemé d’obstacles est votre terrain de jeu, que l’abondance et l’épaisseur de la neige vous captivent, que vous aimez avoir des papillons dans l’estomac, que vous aimez à la fois les corridors étroits et l’immensité du terrain et que le mot adrénaline fait partie de votre ADN, l’indomptable bête est pour vous ! Bienvenue dans l’ouest américain, bienvenue à Jackson Hole !

    Située dans les Rocheuses américaines, plus précisément sur le versant est de la sous-chaîne des montagnes Teton dans l’état du Wyoming, la station de Jackson Hole profite d’un climat froid, notamment en janvier et février, alors que la douceur du printemps s’installe dès la mi-mars. L’endroit est particulièrement bien situé géographiquement pour recevoir de bonnes quantités de neige sèche.

    Au cours de la saison 2016-2017, le domaine skiable a reçu une quantité phénoménale de 15 mètres d’or blanc. Réparti sur 2500 âcres et ayant un dénivelé skiable de 1261 mètres, la station offre 131 pistes dont la moitié est en terrain expert. Quant aux pistes intermédiaires et avancées, elles représentent presque la totalité de la seconde moitié des pistes avec 40% du total.

    Le terrain débutant est plutôt rarissime et se situe davantage au bas de la montagne. Les douze remontées, incluant un tram et deux télécabines, vous mènent rapidement vers l’un des neuf secteurs de la montagne. La station ne compte pas moins de sept bols, dont le célèbre et spectaculaire Rendez-Vous Bowl. La station compte également neuf parcs à neige des plus variés et de tous les niveaux, qui sont dispersés sur l’ensemble du domaine skiable.

    Lors de ma visite à la fin du mois de mars 2017, les conditions de glisse variaient d’un endroit à l’autre sur la montagne. Il était possible de skier, au cours de la même descente, dans des conditions de poudreuse hivernale au sommet et dans des conditions typiquement printanières à partir de la mi-montagne. Cet écart majeur nécessite un ajustement rapide en piste. Les conditions changeantes combinés au terrain extrême, pentu, accidenté et en haute altitude demande une bonne condition physique, une bonne gestion de l’énergie (particulièrement dans les premiers jours) ainsi qu’une bonne hydratation afin de profiter pleinement d’une journée complète de glisse.

    L’endroit est spectaculaire et en impose. C’est l’ouest américain comme j’en rêvais lorsque j’étais petit avec son mur de montagnes, ses paysages semi-désertiques à perte de vue, ses orignaux et wapitis… Il y règne une ambiance typique du Far West où les skieurs et planchistes arborent, pour certains, des chapeaux de cowboys. Bien en selle sur mes skis, je vous présente les différents secteurs de la montagne.

    À la découverte de Moran Face et Saratoga Bowls

    Situés dans la partie septentrionale de la station et accessible par les remontées Teton quad et Après vous quad, ces deux secteurs offrent une variété de sous-bois bien pentus parsemés de longues pistes intermédiaires damées. Pour ma part, je me laisse séduire par les sous-bois Washakie et Grizzly Glade, qui me dérouillent dès le début de ma première journée à la montagne. La descente est abrupte dans un décor à couper le souffle. Je savoure chaque moment de ces deux premières descentes. La combinaison de la piste St-Johns, au sommet du Saratoga Bowl, à la piste Secret Slope ne sera pas mal non plus : une véritable promenade entre les arbres dans ce coin de la montagne. Les grands espaces ne sont jamais loin. Si l’envie d’une descente rapide vous prend, la piste Wide Open est un incontournable. Une descente dans les pistes Crags et Moran se veut un moment agréable. Enfin, je me laisse tenter par une descente plus cardio dans la Kemmerer, où les bosses font durement travailler mes quadriceps !

    Autour de Bridger Gondola

    Bien ancrée au centre du domaine skiable, la télécabine Bridger permet de rallier 832 mètres de dénivelé à partir de la base en seulement sept minutes. Le secteur offre une grande sélection de pistes intermédiaires ainsi que plusieurs transits menant vers d’autres secteurs. Les pistes Sundance ainsi que Gros Ventre valent la descente. L’inclinaison constante de la Sundance invite à une glisse rapide et sportive. Les pistes Lupine Way ainsi qu’Amphitheater Traverse mènent vers le secteur Amphiteather, qui se veut une bonne introduction à la glisse dans un bol. Vous pouvez pimenter votre descente en empruntant la piste Cascade, qui mettra à l’épreuve vos habiletés de skieur. La Casper Traverse, piste experte, vous conduit vers une multitude de pistes, dont la Easy Does It, qui rejoint la piste Blacktail. Un peu plus bas, les pistes expertes Nez Percé et Jackson Face se dressent devant vous : un défi assuré ! Il est possible de rejoindre deux remontées à la mi-montagne, dont la remontée double Marmot ainsi que la remontée quadruple Casper. À la descente de la télécabine se trouve le Top of Bridger Gondola, chalet moderne contenant une cafétéria gourmet au premier étage et un restaurant gastronomique au second étage, le tout surplombant le domaine skiable.   

    Cheyenne, Laramie et Bernie Bowls : un trio électrisant !

    Accessible à partir des remontées quadruples Sublette et Thunder, les Laramie, Cheyenne ainsi que Bernie’s Bowl permettent aux skieurs et planchistes de dépenser beaucoup d’énergie en foulant un terrain digne de l’indomptable bête ! Le Laramie Bowl constitue une mise en scène parfaite pour une descente contemplative. La descente y est agréable et l’espace ne manque pas afin de dessiner de longues traces sur toute la largeur de cette grande cuvette. Après avoir apprivoisé le Laramie Bowl, place aux choses sérieuses : les Cheyenne et Bernie’s Bowl, issus du même ensemble. Il faut travailler fort afin d’atteindre ces deux bols en passant par des pistes expertes, pour la plupart, et dans un terrain plutôt inhospitalier par endroits. Au haut du Cheyenne Bowl, la montagne ressemble à un escalier avec des marches de 30 pieds de hauteur ! Ce terrain pardonnera difficilement l’erreur d’approche. Il est sage d’étudier la piste ainsi que son relief afin de choisir le chemin qui s’approche le plus du calibre de chacun. Parmi les options qui s’offrent à moi, j’opte pour deux pistes: le Wally World, un sous-bois bien serré et passablement pentu où je sentirai mon battement cardiaque s’emballer au rythme des virages entre les arbres et qui aboutit au cœur du Bernie’s Bowl. Dans une autre descente, j’expérimente la piste Bivouac, qui est tout en bosses dans une pente abrupte exquise. C’est un véritable rodéo où les skis remplacent la bête et les bâtons le lasso!

    Les approches par les pistes Central Chute, faisant office de corniche du Bernie’s Bowl, ainsi que Dog Face, doivent se faire avec prudence. Les bols sont passablement difficiles d’accès par ces passages. Ces deux pistes très difficiles sont destinées aux skieurs et planchistes experts. Il est possible de réaliser une grande balade en passant par la Rendez-vous Trail, qui reliera la South Pass Traverse. Ces grandes pistes intermédiaires constituent une bonne façon de profiter de la beauté des paysages, tout en laissant les jambes récupérer entre deux descentes intenses. À la sortie des bols, les amateurs de champs de neige pourront se régaler à la mi montagne dans une variété de pistes reliées qui constituent un ensemble magnifique, de Lower Sublette Ridge à Elk Alley, en passant par South Colter Ridge. La couverture de neige est tellement importante que vous vous enfoncerez dans la base lorsque vous tenterez de ralentir. Enfin, la piste Riverton Bowl, sous le Tram, vaut le détour avec son terrain technique et sa vue exceptionnelle.

    Le bol des bols : le Rendez-vous Bowl !

    Tout au sommet du Tram, qui parcourt en neuf minutes les 1261 mètres de dénivelé de la station, se trouve le plus grand des bols : le Rendez-vous Bowl. L’endroit est si vaste et nous sommes si peu puisque le Tram ne transporte qu’une soixantaine de skieurs et planchistes à la fois! Il est donc facile de se retrouver seul dans toute cette immensité où le bleu du ciel touche au blanc maculé de cette neige douce… un véritable moment de communion avec la nature avant de m’élancer et de disparaître dans ce décor grandiose. Ce genre de moment restera gravé pour toujours dans ma mémoire.

    Le Couloir de Corbet

    Pour les téméraires, l’autre option à partir du sommet est le fameux Couloir de Corbet dont la renommée est internationale. C’est un passage étroit, presque en angle droit, au départ duquel les skieurs et planchistes se compteront sur les doigts d’une seule main durant mon séjour. Il faut une bonne dose de folie et de courage pour s’élancer de cet endroit. Pour ma part, je m’abstiendrai, car le calibre de cette piste est bien au-delà de mes compétences. Rare seront ceux qui resteront sur leurs skis dans cette descente périlleuse.

    À la sortie du Tram, il est agréable de s’arrêter un moment afin de savourer une délicieuse gaufre préparée sur place dans un petit chalet blotti entre les accumulations de neige avant de choisir entre le Rendez-vous Bowl et le Couloir de Corbet !

    Hébergement, transport et repas

    Les possibilités d’hébergement sont multiples. En premier lieu, Teton Village au pied de la station est un important lieu de villégiature qui offre une multitude de services, d’activités et de restaurants. En second lieu, la dynamique ville de Jackson, qui est située à seulement 19 kilomètres, offre un vaste éventail d’hébergements, de restaurants, d’épiceries. On y retrouve également le célèbre et légendaire Cowboy Bar, ainsi que plusieurs autres activités. Il est facile de relier la ville de Jackson et la station grâce à l’efficace réseau de transport en commun qui vous mène à la station en près de 20 minutes. Certains hôtels disposent d’un service de navette ponctuelle. Enfin, l’aéroport international de Jackson Hole n’est situé qu’à 15 kilomètres du centre-ville de Jackson, d’où le transport en taxi demeure une l’alternative intéressante pour se rendre à destination.

    Le mot de la fin

    L’indomptable bête m’aura séduite et tenue en haleine jusqu’à la toute fin, tout en restant … indomptable ! Évidemment, j’ai visité les voisines Snow King, et Grand Targhee. Lisez mes récits! Et si on se donnait rendez-vous … bol dans 10 ans ? 

    Crotched Mtn NH, Une journée de ski mémorable – 27 février 2018

    Aujourd’hui, j’ai skié une station régionale situé dans le sud du New Hampshire. La station fabrique de la neige artificielle sur 100% de ses 25 pistes, et 100% de celles-ci sont éclairées. On peut y faire du ski de soirée 6 jours sur 7.

    Le matin, la température était sous le point de congélation, mais elle a rapidement augmenté pour atteindre 10 C en après-midi. Après seulement 30 minutes de ski, j’ai changé de manteau de ski pour en utiliser un beaucoup moins chaud.

    À l’ouverture, les pistes avaient été bien travaillées et elles étaient agréables à skier. Il y avait occasionnellement de petits morceaux de neige durcie comme on retrouve au printemps, mais rien de bien dérangeant. La mauvaise météo de la semaine dernière n’a pas épargné la station, et il y avait quelques endroits minces, et même sans neige. Mais ces endroits étaient visibles et faciles à éviter. Avec le soleil et l’augmentation de la température, la neige est rapidement devenue souple et c’est à ce moment que le vrai plaisir a commencé.

    Photos de pistes tôt le matin

    Si je considère que ma journée de ski a été mémorable, c’est parce que tous les éléments nécessaires pour qu’elle le soit, étaient réunis.
    -il faisait soleil avec un maximum de 10 C
    -la montagne a un dénivelé de 305 mètres et plusieurs pistes avec une inclinaison intéressante
    -la chaise Rocket est débrayable et ne prend que 4 minutes pour se rendre au sommet
    -Sauf de très rares exceptions, il n’y a pas eu d’attente à cette chaise
    -Le fond de l’air était assez frais pour empêcher que la neige devienne collante
    -Il n’y a jamais eu assez d’accumulation de neige pour former de vrais champs de bosses

    Photos de pistes plus tard dans la journée

    Deux des pistes importantes de la station sont les pistes Meteor et Pluto’s Plunge, que l’on peut voir sur les photos suivantes.

    piste Pluto’s Plunge
    piste Meteor

    Une autre belle piste est la piste Magnitude, qui passe sous une chaise qui n’était pas ouverte aujourd’hui. Dans le bas de la piste, on retrouve un des parcs à neige de la station.

    Le chalet de la station est vaste et sur 2 étages. Le premier étage donne sur le stationnement, alors que le second donne sur le bas de la montagne. On y retrouve des supports à ski qui se barrent.

    La station offre un secteur avec une petite pente et son tapis magique. Puis il y a une chaise donnant accès à des pistes de divers niveaux et qui permettent d’améliorer son ski. On peut même voir sur une des photos un petit sous-bois pour s’initier à ce genre de ski. La dernière photo montre des maisons qui sont si près des pistes qu’il y a une affiche orange pour indiquer que le devant de ces maisons n’est pas une piste !

    Cela m’a demandé 3 ans, mais en skiant aujourd’hui Crotched Mtn, j’ai maintenant skié toutes les stations de ski du New Hampshire de plus de 500 pieds de dénivelé. La météo des dernières années ne m’a pas facilité la tâche, et m’a même empêché de découvrir de petites stations de ski sur neige naturelle. Je me demande ce que me réserve demain, car il fera un peu plus chaud qu’aujourd’hui.

    Cannon – Mittersill, NH Conditions très variables – 26 février 2018

    Après la météo de la semaine dernière, j’ai hésité avant de décider de venir skier quelques jours au New Hampshire. Finalement, c’est le soleil annoncé et des nuits pas trop chaudes qui ont fait pencher la balance. Je me devais cependant de choisir des stations avec un très bon système d’enneigement artificiel.

    En partant tôt le matin, il m’est possible d’être à Cannon Mountain pour l’ouverture à 9 h. Aujourd’hui était une journée d’alternance entre le soleil et les nuages. Cela a eu l’avantage de garder la température assez froide, avec un minimum de -2 C et un maximum de +5 C au bas de la montagne. Mais au sommet, c’était plus froid, car en début d’après-midi, il y avait encore un peu de glace sur les branches des bouleaux. Mon ski a donc été plus du ski d’hiver que du ski de printemps. Il n’y a eu aucune attente à aucune des chaises.

    Pour ce qui est de la condition des pistes, il est certain que la météo de la semaine dernière n’a pas fait de bien à celles-ci. Cependant selon le moment et la piste, j’ai eu soit des conditions absolument parfaites, soit de la neige libre sur un fond durci, soit un fond durci avec aucune neige, ou soit quelques endroits très minces. Cependant au final, aucune piste ne m’a causé de réelles difficultés, et les carres de mes skis étaient toujours en parfaite condition quand j’ai terminé mon ski. Cela aurait donc été une erreur de ne pas venir skier à Cannon aujourd’hui.

    La raison principale pour laquelle je voulais skier à Cannon aujourd’hui, était pour découvrir le secteur Mittersill. Mittersill est une montagne qui existe depuis fort longtemps et qui autrefois était indépendante de Cannon. Ce secteur offre des pistes avec neige artificielle et travail mécanique, une piste dédiée à l’entraînement et aux compétitions, ainsi que des pistes à l’état naturel. Alors que le secteur principal de Cannon a un dénivelé de 665 mètres, la chaise double de Mittersill a un dénivelé de 380 mètres, ce qui est très respectable. Sans surprise, toutes les pistes avec uniquement de la neige naturelle sont fermées.

    On peut se rendre au secteur Mittersill en faisant un petit effort, ou sans effort comme j’ai fait. Il faut descendre la pente école Brookside, prendre la chaise qui passe au-dessus de la piste Moose Alley, et finalement prendre la piste Rabbit Path qui est à gauche de la piste Turkey Trot que l’on voit sur la troisième photo.

    On se retrouve alors dans la piste Baron’s Run, qui est une très belle piste parfois utilisée pour des compétitions de slalom géant.

    La piste principale du secteur Mittersill est la piste Taft Training Slope. Cette piste possède son propre T Bar, et elle est prioritairement utilisée pour des entraînements et des compétitions de ski.

    La piste Skyline, qui était très intéressante à skier ce matin.

    On peut voir partant du sommet de Cannon, la piste Taft Slalom, et au loin, la piste The Saddle, qui donne accès au sommet de Mittersill, mais avec des skis de télémark. Présentement, cette piste est fermée par manque de neige naturelle.

    Ici, on peut voir le secteur de la chaise Zoomer, ainsi qu’une des pistes de ce secteur. C’est un secteur très intéressant de Cannon.

    La piste Tramway, une piste toujours populaire et qui est située sous le téléphérique. La cabine peut contenir 80 personnes, et nous étions seulement une douzaine quand je l’ai utilisée.

    Finalement, voici une des très belles pistes de Cannon, soit la piste Profile. On y accède en utilisant la chaise qui va au sommet de Cannon. Pour les amateurs de bosses, c’est la piste à skier au printemps.

    On annonce une nuit froide, et demain beaucoup de soleil et un maximum de 10 C. Les conditions de ski seront certainement différentes d’aujourd’hui.

    Mt Abram ME, Une station pas assez connue – 9 février 2018

    Beaucoup de skieurs connaissent la station de ski Sunday River, mais la grande majorité ignore que pas très loin de la ville de Bethel, il y a une autre station qui mérite que l’on vienne y skier. Il est vrai que c’est une station régionale ouverte normalement seulement du jeudi au dimanche, mais qui a un dénivelé respectable de 350 mètres et 44 pistes. Personnellement,  je considère aussi intéressant de skier une montagne importante, que de skier une station régional avec beaucoup moins de skieurs, et des conditions de ski qui restent belles toute la journée. Et aujourd’hui, les pistes étaient dans une très belle condition, suite à la tempête de mercredi.

    Quand je suis arrivé à la station, le ciel était très bleu, mais malheureusement pour moi, quand la station a ouverte, le ciel était déjà blanchâtre et il est resté ainsi le reste de la journée. Sauf occasionnellement, la visibilité était très bonne.

    La piste principale de la station est la piste Boris Badenov. Il y a quelques différences, mais c’est une piste qui me fait penser à la Coupe du Monde à Bromont. Il y a donc à l’occasion des entraînements et des compétitions. La piste est cependant assez large pour que comme aujourd’hui, on n’ait pas besoin de la fermer.

    Une autre piste digne de mention est la piste sous la chaise principale. Quand on regarde les photos, on peut voir qu’elle était dans une superbe condition. Et pourtant, il y voyait rarement des skieurs. J’en connais plusieurs qui seraient très heureux d’avoir une telle piste presque uniquement pour leur usage personnel. Au sommet de la montagne, on retrouve le chalet des patrouilleurs.

    On pouvait faire du beau ski de carving sur plusieurs pistes,

    mais de nombreuses pistes n’avaient pas été travaillées.

    À droite de la montagne, bien isolé du reste des pistes tout en étant facile d’accès, on retrouve le secteur école de la station. Ce secteur a son petit chalet et 2 remontées mécaniques, soit une chaise double et un tapis magique. La chaise permet de skier 3 belles pistes larges et parfaites pour améliorer son ski.

    West Side Lodge

    Il ne faut pas passer sous silence les efforts faits par la station pour diminuer sa demande en énergie. Depuis 2013, on y a installé des panneaux solaires que l’on peut voir recouvert par la neige de mercredi. Mais quand j’ai quitté, la neige avait déjà glissé de plusieurs des panneaux. Et pour ceux qui ont une automobile électrique, il y a 2 bornes de recharge à leur disposition.

    Ceci termine mon beau voyage de 5 jours au New Hampshire et au Maine. Même si j’ai parcouru un peu moins de 1 000 km, l’ensemble du voyage m’a fatigué et quelques jours de repos vont me faire le plus grand bien. J’ai cependant l’intention cet hiver de skier d’autres stations de la Nouvelle-Angleterre, et j’espère en découvrir que je ne connais pas, ce qui est de moins en moins facile à faire pour moi.

    Shawnee Peak ME, Un lendemain de tempête dans la douceur – 8 février 2018

    Les skieurs qui couchent à North Conway NH, ne réalisent possiblement pas qu’à 30 minutes de route dans le Maine, il y a une très belle station de ski du nom de Shawnee Peak. Cette station a un intéressant dénivelé de 396 mètres, et aujourd’hui 37 des 43 pistes étaient ouvertes. De plus, 19 pistes sont éclairées pour le ski de soirée 6 jours par semaine. Le versant principal est orienté Nord-est, alors que l’autre versant, ouvert les fins de semaine seulement, est orienté Sud-est. Le soleil était très présent sur les pistes aujourd’hui, mais le ciel est resté blanchâtre toute la journée. Il y avait un bon nombre de skieurs, mais jamais d’attente à la chaise principale.   

    Hier, la région a reçu entre 25 et 30 cm de neige, mais une neige assez dense et compacte, et toute cette neige s’est retrouvée sur les pistes, aucune neige ne restant dans les arbres. La station avait damé 27 pistes, mais souvent seulement sur 50 % de la largeur. Comme cette nouvelle neige même damée avait une bonne épaisseur, plus le temps passait, et moins il devenait apparent que les pistes avaient été damées. J’ai trouvé que les pistes avaient une inclinaison intéressante et que les plats étaient rares.

    Le chalet est très fonctionnel. Devant celui-ci, on retrouve un parc à neige, et sur la droite, il y a deux chaises pour desservir des pentes vertes.

    Les photos suivantes montrent plusieurs pistes en parfaite condition au début de la journée.

    Au sommet de la montagne, d’où la vue est très belle, on retrouve un petit refuge pour ceux qui veulent se réchauffer ou se reposer.

    Comme on peut le voir, ceux qui recherchaient des pistes non damées n’avaient pas de difficulté à en trouver.

    Même si la chaise du deuxième versant n’était pas ouverte, il était possible de skier le haut des pistes, ce que peu de skieurs ont fait.

    Il existe un programme très bien structuré pour permettre aux skieurs ayant besoin d’être encadrés de faire du ski. On peut les reconnaître par le dossard vert qu’ils portent.

    J’ai bien aimé ma journée de ski, mais je dois avouer qu’en après-midi, la fatigue accumulé des 4 derniers jours m’a fait arrêter plus tôt que j’aurais aimé. Ceci dit, je vais terminer demain ce petit voyage en allant skier une autre station du Maine que bien peu de skieurs du Québec connaissent.   

    Visage du ski: Geneviève Simard

    Une rencontre avec Geneviève Simard ne pouvait être que du bonbon: le plaisir de la suivre dans de superbes virages, couplé au bonheur des discussions en télésiège, a fait de cet avant-midi de ski au Sommet St-Sauveur une superbe occasion pour dresser un portrait de cette skieuse aux multiples qualités. Bien campée dans ses bottes et sur ses carres, tout sourire, elle a joué le jeu de l’entrevue sans décevoir. Portrait d’une athlète au coeur solide, ouvert et généreux.

    Les débuts: la piqure du ski

    Originaire des Laurentides, c’est dans le défunt Mont d’Ailleboust à Ste-Béatrix que Geneviève a fait ses débuts sur les planches. À ce moment, ni ses parents ni son frère jumeau ne se doutaient que ces premiers virages l’amèneraient jusqu’à Salt Lake City et Turin, portant les couleurs d’Équipe Canada! Ayant la chance de grandir dans une famille qui avait la bougeotte, tous les sports d’hiver et d’été ont fait partie de son quotidien mais la piqure du ski alpin est venue à la fin des années 80, alors que la famille possède un chalet à Val Saint-Côme: la création du club de compétition de cette station a marqué le début du parcours entre les portes de la future olympienne.

    Le reste est connu des passionnés de compétition. Geneviève était l’une des meilleures athlètes de sa génération et malgré sa détermination, sa résilience et un travail plus qu’acharné, le karma de son genou gauche l’a forcée à abandonner à contre-coeur sa carrière en compétition en 2010. Mais c’était mal connaitre la grande fille de Val-Morin que de croire qu’elle s’éloignerait des pistes de ski! Lors de notre rencontre, entre deux descentes à Saint-Sauveur, elle s’exclame: « Ah que c’est l’fun le ski! »… quelqu’un doutait-il encore de son amour du sport?

    La suite: sur terre et dans les airs

    Alors qu’elle entreprend un cours dans le but de devenir pilote d’hélicoptère, elle continue à s’impliquer dans le monde du ski alpin: le mot « retraite » n’est pas dans le vocabulaire de Geneviève. Les hivers qui suivront son retrait de la compétition seront fort occupés. En plus de profiter du ski pour son propre plaisir, d’une saison à l’autre, elle agira en tant que mentor auprès des clubs de course, effectuera l’entrainement et la certification de futurs entraineurs, et sera même, durant une année, entraineur d’un groupe élite U16.

    Cependant, entre les longues heures de sa « deuxième carrière » maintenant bien établie de pilote d’hélicoptère et toutes les occupations sur les pentes -ici et ailleurs- ainsi que dans les studios de Radio-Canada, entre autres à Sotchi, Geneviève se retrouve en quête d’un peu de calme. Celle qui a conservé de son passé de compétitrice les saines habitudes de vie et une grande capacité à gérer son stress prend la décision de ménager son corps et son esprit: mieux vaut ralentir pour ne pas perdre le plaisir!

    Son travail d’analyste des épreuves de ski alpin pour la société d’état lui permet toutefois de rester « près » des pentes: elle a d’ailleurs eu l’occasion de commenter, lors d’une webdiffusion d’une épreuve de la Coupe du monde, la descente super-G de Cortina d’Ampezzo, qu’elle a remportée en 2004. « Comme si c’était hier! », a-t-elle dit, se remémorant les sensations vécues à la fois en descente et lors de son analyse commentée. Mais ne vous y méprenez pas, la skieuse rapide n’a pas besoin de « grosses » stations pour ressentir le plaisir de skier:« Contrairement à ce qu’on pense, je n’ai pas besoin d’aller dans l’Ouest pour m’amuser! Au Québec, on est choyés par notre topographie et notre climat! »

    Le présent: redonner et partager

    La saison 2017-2018 lui parait donc plus reposante… mais on serait fatigué à moins! Geneviève sera de retour comme analyste pour Radio-Canada lors des JO de Pyeonchang et embrasse un tout nouveau rôle, celui de porte-parole: comme bien des gens, la cause de Leucan la touche de très près. C’était donc tout naturel qu’elle accepte d’être le visage du Défi ski Leucan. Pour elle, ces occupations sont des occasions de redonner et de continuer à savourer tout ce qui touche à son sport fétiche.

    Le lien qui l’unit au Défi ski Leucan est fort: alors qu’elle était entraineur, une des jeunes filles de son groupe luttait contre le cancer et s’entêtait à venir à ses entrainements… le ski était nécessaire pour l’aider à passer à travers ses traitements. Tenue au secret, Geneviève encadrait et soutenait sa jeune athlète sans réserve: « Je savais très bien que le sport était pour elle une bouée à laquelle elle devait s’accrocher! ». Nul besoin d’en rajouter: cette maladie touche tout le monde, et les cancers infantiles sont d’autant plus éprouvants qu’ils affectent un enfant et sa famille pour de nombreuses années. Mais le visage de Geneviève ne s’assombrit pas: il faut se battre, continuer à donner, et vivre de l’espoir que tout le monde porte en soi! “Si mon nom et mon image peuvent encourager les gens, en ski ou non, à donner et à s’impliquer pour l’avancement de la recherche, je serai satisfaite!”

    En attendant le prochain été qui l’occupera à nouveau aux commandes d’un hélicoptère, Geneviève continue à apprécier le ski dès qu’elle en a l’occasion: il faut voir son visage s’illuminer lorsqu’elle évoque le plaisir des virages pris à bonne vitesse dans l’Algonquin à Tremblant, la sensation du vent dans le visage, l’air frais et le bonheur de sentir le corps travailler d’une courbe à l’autre dans La Griffe (Tremblant également)! Soyez à l’affut si vous skiez à Stoneham ou à Vallée-du-Parc lors du Défi ski Leucan le 17 mars prochain, vous la croiserez peut-être… l’indice pour la reconnaitre: le superbe sourire sous les lunettes et le casque blanc!

    Wildcat Mountain NH, Un chat sauvage qui peut être doux – 6 février 2018

    Cette station, située à une trentaine de minutes de North Conway, est assez imposante, avec son sommet à 1 238 mètres, et un dénivelé de 644 mètres. En décembre et début janvier, presque toutes les pistes étaient ouvertes. Mais suite aux redoux que nous avons connus, aujourd’hui seulement 25 des 48 pistes étaient disponibles, principalement des pistes vertes et bleues. Il y a aussi 80 acres de sous-bois, mais je ne pense pas qu’aucun était ouvert. La tempête de neige qui est annoncée pour demain pourrait changer bien des choses.

    Cette station mérite son nom, car il y a de nombreuses pistes qui ne sont intéressantes que pour les skieurs aguerris. Mais il y a aussi des pistes vertes ou bleues un peu partout sur la montagne, et les skieurs moins experts auront du plaisir à y skier. 

    La météo était un peu compliquée aujourd’hui, alternant entre de la neige légère et un peu de soleil. Il n’y avait pas de vent et un masque n’était pas nécessaire. Les pistes étaient recouvertes d’un agréable 5cm de nouvelle neige, et avec le peu de skieurs, les conditions sont restées bonnes durant tout le temps que j’ai skié.

    Le matin à l’ouverture

    Cet avant-midi, plusieurs skieurs ne s’occupaient pas beaucoup des embranchements que l’on retrouve un peu partout sur cette montagne. Le résultat est que vers 11 h, la piste Bobcat était encore vraiment belle, et j’étais seul dans celle-ci quand j’ai pris ces photos. J’ai donc skié plusieurs fois cette piste. La dernière photo montre une autre piste négligée, vraiment belle en début d’après-midi.  

    Comme le montre ces photos, les pistes sont souvent étroites et elles serpentent dans la forêt. 

    Pour ceux qui commencent à skier, il y a un petit secteur avec un tapis magique. Et juste à côté, il y a une chaise qui donne accès à une très belle et large pente école. J’ai bien aimé faire une descente dans de la neige non tracée. Et pour les vraiment petits, il y a une garderie.

    Photo du chalet et du gros matou qui attend les skieurs et planchistes. À la station, on retrouve plusieurs objets fabriqués avec de vieux skis ou de vieilles planches à neige. 

    Ceux qui ont skié à Wildcat Mountain avant 1997 vont reconnaître cette bonne vieille cabine pour 2 personnes, et pas trop grosses si possible.

    Il me reste à espérer que les 20 à 30 cm de neige annoncés pour demain vont permettre la réouverture de plusieurs pistes noires. Il n’y aura alors aucune excuse pour ne pas acheter un billet de ski valide pour 2 jours et aussi pouvoir skier Wildcat Mountain et Attitash Mountain Resort.

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