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    Visage du ski de fond: Cindy Ouellet

    Dans un monde industrialisé où la majorité des maladies est qualifiée de maladie d’opulence et non de carence, prendre sa vie et son état de santé pour acquis fait partie des mauvaises habitudes socialement répandues. À mi-chemin entre le manque d’envie de se faire faire la morale et l’absence de motivation pour changer certains comportements autodestructeurs, la moyenne de l’ours a souvent besoin d’une bonne tape pour se remettre sur le droit chemin -un bon reality check, pour paraphraser quelques adeptes de la psycho-pop.

    Malheureusement, parmi les inconvénients de santé, il n’y a pas que ceux qu’on provoque… il y a aussi ceux qu’on subit. C’est le cas de Cindy Ouellet, frappée par le cancer à l’âge de 12 ans. Futur espoir olympique, elle a vu ses rêves réduits en miettes, à l’image de la moitié gauche de son bassin: le sarcome d’Ewing a décidé du sort de son corps… mais pas du reste de sa vie. Portrait d’une fondeuse fonceuse et fougueuse, qui a refusé d’être définie par sa maladie.

    Décrire Cindy Ouellet sans tomber dans les clichés semble mission impossible: force de l’âme, force du corps, résilience, détermination, battante, tous les superlatifs sont bons (voire faibles!) pour illustrer la grandeur humaine de la jeune trentenaire. À la lecture de divers articles et présentations de l’athlète, on comprend vite qu’on a affaire à une fille qui vit sa vie comme elle l’entend et que bien qu’elle soit consciente que son parcours impressionne, ce n’est pas son objectif -elle cherche simplement à s’inspirer, et inspirer les autres.

    Celle qui a ajouté une participation aux Jeux d’hiver paralympiques de PyeongChang en ski paranordique à trois autres jeux paralympiques en basketball en fauteuil roulant a plus d’une corde à son arc… et peut-être même plusieurs arcs! Aujourd’hui, elle est à compléter un doctorat en génie biomédical à l’Université Southern California. Son champ de recherche: les prothèses de hanche biomimétiques. Attirée par le monde scientifique depuis son tout jeune âge, sa maladie a orienté sa spécialisation et son objectif est d’améliorer la condition de vie de ceux qui, comme elle, vivent avec une hémipélvectomie.

    Cet hiver est particulièrement occupé pour Cindy Ouellet, qui est à l’entrainement autant en paraski de fond qu’en basketball en fauteuil roulant -avec l’espoir que la discipline, fraichement retirée des Jeux de Paris en 2024, figurera quand même au tableau pour Tokyo. Cindy a également endossé plusieurs causes afin de sensibiliser diverses franges de la population: les commotions cérébrales (campagne de Santé Canada/Parachute), contrer l’intimidation en milieu sportif (Sport’Aide), les cancers pédiatriques (pour la 2e année, elle est la porte-parole provinciale du Défi ski Leucan)… l’énergie ne manque pas à la parafondeuse! Par toutes ses implications, Cindy cherche à être et donner ce qu’elle a eu la chance d’avoir dans les périodes plus difficiles: un mentor, une personne inspirante et des conseils pour continuer d’avancer et de progresser malgré les moins bonnes nouvelles.

    À travers toutes ses implications, ses compétitions, entrainements, et bien sûr, les études supérieures en voie d’être complétées, on serait en droit de lui suggérer de prendre du temps pour elle… ce qu’elle fait! Afin de conserver l’équilibre, Cindy trouve quotidiennement une occasion pour se mettre au piano, un instrument qui l’a accompagné depuis le tout début de ses traitements à l’adolescence. Lecture et méditation sont aussi au menu de l’active athlète, qui avoue avoir un point faible pour les sorties en solo dans les sentiers du Mont Sainte-Anne et de Duchesnay.

    Vous ne la croiserez peut-être pas sur les pentes de ski alpin, mais si vous fréquentez les mêmes sentiers de ski de fond qu’elle, ne soyez pas surpris si vous sentez quelqu’un vous pousser alors que vous avancez déjà à bon rythme: l’athlète paralympique à l’entrainement ne donne pas dans la balade!

    CAMP FORTUNE, MÈRE NATURE EST PARDONNÉE! – 23 FÉVRIER 2020

    Ce dimanche, en compagnie de la famille, j’ai visité la station Camp Fortune dans la belle région de l’Outaouais. À seulement une quinzaine de minutes de la ville de Gatineau/Ottawa et en plein cœur du parc de la Gatineau, la station est la plus près de la Capitale Nationale pour les gens de la région. Camp Fortune fête ses 100 ans d’opérations ininterrompus en 2020.  J’ai donc eu le privilège de skier une des plus vieilles stations au Canada.

    Pas moins d’une cinquantaine de moniteurs étaient à pied d’oeuvre ce dimanche.

    C’était la deuxième fois que j’y posais mes skis, et cette fois-ci, je n’aurais pu demander mieux. Il faut que je mentionne ici qu’à ma première visite, en février 2018, un épisode de verglas intense m’avait forcé à écourter ma visite. Cette fois par contre, c’est sous un soleil de plomb, et par une température très agréable, que j’ai pu enfin découvrir le domaine: Mère Nature est définitivement pardonnée.

    Les parents profitent du soleil près du feu au pied des pistes.
    Les chauds rayons de Galarneau nous réchauffent lors des remontées.

    Dès l’ouverture, je me dirige vers le versant de la Vallée. Aux dires d’un monsieur rencontré lors de ma première remontée, ce serait sur ce versant que les premiers skieurs auraient dévalé la montagne pour la première fois. Au sommet, je prends la direction de la piste « Marshall », une piste débutante, question de me mettre en jambes. La surface est sur le corduroy, et elle est rapide, mes carres bien affûtées me permettent de groover à souhait. Je couvrirai ce secteur en 3 descentes. J’ai particulièrement aimé la « Slalom », une piste large, avec un pitch bien pentu.

    La vue du haut de la Slalom tout juste avant que je la dévale à grande vitesse.

    De retour près du chalet principal, nous empruntons la remontée maîtresse de la station, puis je me dirige vers le secteur Skyline. Ce secteur est composé de pistes expertes, et il offre le plus haut dénivelé de la station, soit près de 175 mètres. Bien qu’elles soient abruptes, les pistes sont larges, et elles donnent de très belles sensations aux skieurs plus aguerris. La « Chute » a été pour moi la piste la plus intéressante de ce secteur, elle porte très bien son nom. La surface y est ferme, et je peux pousser bien à fond dans les virages, je la referai à quelques reprises.

    L’envolée de l’héritière dans le bas de la Chute.
    Un jeune de l’équipe de compétition dans l’Heggveit, une excellente piste d’entrainement

    C’est en fin d’avant-midi que je décide d’aller découvrir le secteur Meech, le dernier secteur développé de la station. Desservi par une remontée quadruple, la plus récente et la plus longue des remontées de la station, le secteur offre 3 pistes intermédiaires. Ces pistes sont sans doute les plus longues de la station, et la mamma les a particulièrement aimées. La « Paradis » est assurément la plus plaisante, ses courbes, ses vallons et ses devers en font une piste parfaite pour les skieurs qui aiment les descentes constantes à moyenne vitesse.

    La mamma dans la Paradis, assurément sa préférée.
    Dans le haut de la North American, une autre très belle intermédiaire.

    En après-midi, après un bon repas, nous avons recommencé notre parcours. Nous avons refait le tour du domaine pendant que les chérubins eux, partaient à la découverte du parc à neige. Situé dans la piste « Pineault », le parc est composé d’une quinzaine de modules dont 4 sauts. Il est en très bon état, et les modules sont sécuritaires. La glisse est bonne, mais comme ils ont le vent de face, ils hésitent à s’exécuter sur les deux grands sauts. L’héritier y parviendra, tandis que sa sœur ne s’y aventurera pas. Seul bémol à mon avis, c’est que la piste est également empruntée par de nombreux skieurs débutants, et j’ai été témoin de plusieurs « passé proche ». Peut-être qu’une entrée moins grande permettrait de réduire ce genre de situation. Toutefois, les mômes ont beaucoup aimé.

    Un jeune qui pratique ses manoeuvres inversées sous la lentille du photographe.
    L’héritier qui s’exécute dans le trafic.

    En terminant, la station Camp Fortune célébrera sont 100e anniversaire le 14 mars prochain. Pour l’occasion, plusieurs activités sont au programme tout au long de la journée, pour culminer par une descente aux flambeaux en fin de soirée. Pour les intéressés, il est possible de s’inscrire en ligne afin de faire partie des porteurs de flambeaux. Seulement 100 places sont disponibles, il faut donc faire vite. Sortez! Visitez! Skiez!

    Notre première visite, le 25 février 2018, Mère Nature ne nous aimait pas!
    Notre visite du 23 février 2020, Mère Nature est toute pardonnée!

    SMUGGLER’S NOTCH, LE SKI À SON MEILLEUR, 23 FÉVRIER 2020

    Pour ceux qui n’étaient pas en montagne aujourd’hui, vous croyez peut-être que le printemps est arrivé hâtivement cette année. Pourtant, malgré les températures plus clémentes, c’est toujours l’hiver en terrain montagneux. C’était le cas aujourd’hui à Smuggler’s Notch, où près de 100 % du domaine skiable est accessible sur la meilleure couverture de neige de la saison.

    Le mont Mansfield, vue du sommet de Sterling

    Bien sûr, on goûte un peu au printemps en montagne aussi ces jours-ci. Mais ne vous attendez pas à des conditions printanières pour autant, surtout dans une station en haute altitude comme Smuggler’s Notch. En montagne, la température est demeurée aux alentours de zéro, ce qui a contribué à garder la neige sèche. De plus, la grande majorité des pistes ont une orientation nord. Le résultat, c’est des conditions hivernales sous une température douce, une très belle combinaison.

    De la belle neige damée pour ceux qui arrivent tôt – la station ouvre à 8 h.

    À Smuggler’s Notch, il y a tous les types de terrains skiables voulus. Les pistes sont longues et sinueuses. Les sous-bois sont nombreux et souvent cachés. De plus, les pistes doubles losanges sont parmi les plus abruptes que vous trouverez. Heureusement, le tout était ouvert aujourd’hui. La fameuse Lift Line, une piste abrupte double losange sous la remontée Madonna 1, était ouverte de haut en bas. Si vous connaissez la station, vous savez sans doute que cela arrive rarement. Les conditions sont à leur meilleur, peu importe le genre de ski que vous aimez.

    Doc Dempsey’s Glades
    Upper Lift Line
    Upper Chilcoot

    J’aurais pensé qu’une journée comme aujourd’hui serait plus achalandée. À mon bonheur, l’attente aux remontées n’a jamais dépassé les 10 minutes, et ce, seulement aux heures de pointe. Tôt le matin et après 14 h, on embarquait immédiatement dans les chaises.

    L’attente typique aux heures de pointe à la remontée Madonna 1.
    L’attente typique aux heures de pointe à la remontée Sterling.

    Aujourd’hui était la dernière journée de la fameuse President’s Week aux États-Unis. Il n’y a donc plus aucun jour férié aux États-Unis d’ici la fin de la saison. Sur la majorité des pistes, il y a suffisamment de neige pour skier jusqu’en avril et même plus longtemps. Par contre, malgré le fait qu’ils sont en excellente condition, les sous-bois et pistes à neige naturelle ont une couverture moins généreuse que les stations plus au nord du pays. Tout de même, si vous avez envie de découvrir les nombreuses stations de ski du Vermont, dont Smuggler’s Notch, le mois de mars est souvent un excellent temps. Les températures se réchauffent un peu lundi et mardi, mais on parle de possiblement plus de neige vers la fin de la semaine.

    On peut acheter des billets à rabais en argent canadien pour Smuggler’s Notch avec Ski Express Tours.

    Mont Bélu, une nouvelle découverte! 22 février 2020

    Par une belle journée ensoleillée, pourquoi ne pas partir à la découverte d’une nouvelle station dans ma région? Par moments, on peut s’apercevoir qu’on est bien dans nos pantoufles lorsqu’on voit qu’on n’a toujours pas fait le tour de toutes les stations de ski dans sa propre région. On réalise qu’on va toujours aux mêmes endroits simplement parce qu’on a eu un coup de cœur à travers le temps qui passe.

    Le Mont Bélu a pourtant des prix très abordables. Il est à proximité de la ville de La Baie et a une vue imprenable sur le Fjord du Saguenay. Il y a de quoi s’amuser avec son dénivelé de 175 mètres, ses 14 pistes, ses 5 sous-bois et le très grand parc à neige. La journée a commencé sur une note extrêmement relaxante, car les pistes étaient vides et laissaient un silence qui me procurait une satisfaction énorme tout en me faisant découvrir des paysages splendides.

    Aucune attente au télésiège en début de journée !

    Le Canyon a été mon coup de cœur pendant ma recherche des meilleures places à visiter dans la station. Au début, je ne savais pas trop où me diriger donc j’ai profité d’un regroupement de patrouilleurs pour poser des questions à propos des meilleures places à voir. Ces gens très sympathiques m’ont alors proposés de me montrer quelques beautés de la nature. Le sous-bois Canyon en fait partie avec sa superbe paroi glacée. C’est une place splendide à voir ! Et j’ai même eu droit à des photos prises par un patrouilleur. 

    Mes hôtes de la journée
    Une chroniqueuse joyeuse de passer dans le canyon glacé !

    Un peu avant le dîner, nous avons eu droit à une panne du télésiège double, le seul en opération à la station. Tout de suite, l’équipe de travailleurs et de patrouilleurs se sont mis en mode rescousse ! Les gens cherchaient à savoir qu’elle était le problème et si le télésiège allait redécoller sous peu. Mais en vain, le problème était là pour rester pendant plusieurs minutes ! Ils ont donc pris la décision de partir le moteur d’urgence au diesel et de commencer à monter le long du télésiège pour avertir les gens que ça allait recommencer à monter doucement jusqu’en haut de la montagne pour les faire débarquer en toute sécurité. Ils ont vidé celui-ci et ensuite, ils ont procédé à la réparation. Pourquoi ne pas aller dîner un peu à l’avance et attendre le redémarrage de la machine !

    Les patrouilleurs qui avertissent les gens du redémarrage avec le moteur d’urgence !
    Beaucoup plus de gens étaient présents en après-midi

    Sur plusieurs pentes, on est en mesure d’apercevoir le Fjord du Saguenay avec son village de cabanes à pêche. Au loin, le port de croisière de La Baie qui accueille plusieurs gros navires chaque année en période automnale. Je n’ai malheureusement pas pu voir le brise-glace circuler sur la baie des Ha! Ha!

    Vue sur le Fjord du Saguenay
    En plus du parc à neige, il y a un petit parcours en bordure de piste qui sépare 2 pentes.

    Voici un petit pot-pourri des pistes que j’ai visité aujourd’hui. La station n’est pas une station à gros défi, mais est remplie de places à essayer. Comme la Mont Mars et la Marcotte, des pentes un peu plus pentues qui débouchent droit devant le village de cabanes et contient pleins de petits vallons, qui a une bonne vitesse, te permet d’avoir un Hop dans le cœur ! La piste Planche à neige, je ne pouvais pas passer à côté, elle m’appelait moi en tant que planchiste. Une pente creusée allant vers le milieu comme une minuscule demi-lune, c’était génial à descendre même si elle est un peu courte.

    La Mont Mars
    La Planche à neige
    Le sous-bois nommé « Sous-bois »

    Pour finir, je crois bien que je vais revenir avec ma fille qui est en apprentissage, car je suis certaine qu’elle pourra faire plus de la majorité des pentes étant donné que le niveau de difficulté n’est pas extrême. C’est parfait pour apprendre !

    Mont Sainte-Anne, contre toute attente ! 22 février 2020

    Nous redoutions l’achalandage aux remontées mécaniques suite à la fermeture des télécabines. Bien honnêtement, tout s’est déroulé mieux qu’espéré. Mais il aura fallu être stratégique ! D’emblée, nous avons choisi d’éviter le secteur expert en avant-midi (donc la remontée Panorame Express) puisqu’une importante compétition se déroulait dans le secteur de la Crête.

    Achalandage de l’avant-midi à la remontée Panorama Express
    Compétitrices en attente !

    C’est vers le Nord que nous nous dirigeons, suite à une première remontée via les bulles et la très lente Tortue. Deux remontées nécessaires pour atteindre le sommet et une dizaine de minutes d’attente au total dans les 2 files. Ce sera notre plus longue attente de la journée. Arrivés côté nord, la Paradeuse sera notre premier choix. Le ciel est d’un bleu azur et les chauds rayons du soleil ont un petit air de printemps. La température tout juste au-dessous du point de congélation permet aux surfaces de ramollir, mais sans transformation en gros sel. Nous sommes sans aucun doute tombés sur la plus belle journée de février (pour l’instant) ! L’attente sera minimale sur ce versant, et même nulle pour ceux qui choisissaient d’emprunter l’arbalète.

    La Soumande
    La Paradeuse

    L’arbalète du versant ouest était également ouverte, avec la même attente quasi-nulle. Et comme la remontée n’ouvre généralement que les fins de semaine, nous décidons de profiter des quelques 26 centimètres de neige qui se sont abattus sur la montagne au cours des 5 derniers jours. Une autre excellente décision puisque mon comparse et moi avons pu découvrir l’Amaroq, une piste noire remplie de poudreuse inattendue ! D’ailleurs, nous nous excusons auprès des autres skieurs car nous l’aurons tracé 4-5 fois d’affilé.

    Pic d’achalandage au versant ouest
    Poudreuse dans l’Amaroq
    Bord de piste dans l’Amaroq

    Une fois le secret éventé, il est près de 11h00. Il est temps d’aller dîner avant que la cohue n’envahisse le chalet principal. Nous retournons au sud via le sous-bois Triumph (le secteur expert étant accessible à ce moment). La couverture est très bonne avec de grosses bosses de neige encore bien molles, peu de skieurs étant passés là avant nous aujourd’hui ! Il fallait quand même être aux aguets afin d’éviter quelques affleurements rocheux au devers de certaines bosses.

    La Triumph

    Nous terminons le dîner bien avant la cloche de midi. De retour sur les pentes, nous en profitons pour faire quelques descentes dans le secteur expert. Les files de la remontée Panorama Express ont disparu. La cohue est partie dîner et il faut en profiter ! Nous ferons la crête une seule fois, car très grattée, limite glacée. La Super S est beaucoup mieux, mais en bord de piste essentiellement. S’ensuivent deux descentes dans les pistes à bosses P-A Rousseau et les Sept Chutes. Nous devons travailler fort. Les bosses sont molles, mais énormes (des murs par endroit).

    La P-A Rousseau

    Nos jambes chauffent et nous supplient de ralentir la cadence… L’acide lactique étant une substance plutôt persuasive, nous succombons aisément aux supplications ! Nous passerons le reste de l’après-midi au Nord et à l’Ouest. Ouf !

    Contre toute attente, une journée sans vraiment attendre aux remontées mécaniques. Une journée stratégique qui nous aura permis d’enchaîner les descentes à une cadence  spartiate. Nous quittons vidés, donc pleinement satisfaits !

    La Yahoo !

    Kimberley Alpine Resort, l’étoile inattendue, 9 février 2020

    Lorsqu’on fait un voyage prolongé à l’extérieur, il est important de varier les stations, leurs styles et leurs types de pentes. La diversité amène une belle dynamique alors qu’on enchaîne 4, 7 ou 10 jours de ski en peu de temps. Même si des grandes montagnes offrent des centaines de pistes, les unes aussi longues que les autres, il demeure agréable de changer d’air et de décor.

    Un endroit comme Kimberley Alpine Resort est parfait pour un compromis entre un géant des Rocheuses et un bébé centre de ski. Son terrain de jeu diversifié en fait à la fois une station familiale et exigeante pour skieur expérimenté.

    La ville de Kimberley est à environ 20 minutes de Cranbrook, l’aéroport le plus proche. Celui-ci peut servir de base à un parcours du sud des Rocheuses canadiennes d’ouest en est. Également situé entre Panorama et Fernie, Kimberley vaut assurément le détour afin de dynamiser votre périple. C’est une station dont on entend peu parler, mais qui mérite amplement votre attention.

    Polaris Lodge, le chalet principal

    Son dénivelé vertical de 751 m couvre 80 pistes sur 729 hectares. Une de ses soeurs du réseau RCR, Mont Sainte-Anne, offre en comparaison 221 hectares skiables. On comprendra qu’en une journée, il faudra littéralement faire du monte / descend pour espérer couvrir une minorité des pistes. Il est préférable d’y passer 2 jours complets pour découvrir les différents secteurs tels que Northstar Mountain ou Black Forest.

    #2 Boundary sur Northstar Mountain, oui on peut aller à gauche ou à droite à travers les arbres selon notre inspiration.

    La remontée principale de la station, North Star Quad, permet d’accéder aux autres versants vers la droite. Elle a également la particularité d’offrir la plus longue piste de ski de soirée accessible au Canada !

    Les secteurs sont bien illustrés par couleur

    Dans une belle descente telle que la #16 Stemwinder, on remarque les options de sous-bois s’ouvrant devant nous vers la gauche. Ils sont très bien indiqués sur la carte à l’aide de cet icone:

    #16 Stemwinder

    Versant Black Forest

    Le nom dit tout: on est au pays de la noire, dans le bois

    Black Forest n’est pas sans rappeler un certain Massif du Sud. L’inclinaison de ses pistes ainsi que les sous-bois denses vous feront travailler très fort. Les pistes sont d’une belle longueur, assez pour avoir le goût de prendre un repos durant la remontée. On peut y passer une journée sans faire le tour.

    #55 Twist

    La vue offerte par la station

    La chaîne Purcell étant au sud-est de la Colombie-Britannique, il serait permis de croire en une vue moins spectaculaire sur les Rocheuses, c’est tout faux. Les vues panoramiques s’enchaînent les unes après les autres.

    La pratique de l’ascension par soi-même étant de plus en plus populaire, le panorama (encore présent) donne une certaine dose de motivation.

    #1 Moe’s

    Ski de fond

    Comme plusieurs stations de ski dans l’ouest, Kimberley possède également un généreux domaine de ski de fond comprenant 25km de sentiers doubles, avec une boucle éclairée pour le soir.

    Atmosphère européenne

    Connue comme la « ville bavaroise des Rocheuses », Kimberley compte environ 7 500 habitants, mais c’est surtout sa toute petite rue piétonne qui en fait son charme. Les jolies boutiques et restaurants vous permettront de passer quelques heures à découvrir l’authenticité qui la distingue.

    Votre cœur d’enfant sera émerveillé devant la plus grande horloge coucou debout au monde !

    Kimberley Alpine Resort est un de ces joyaux dont personne ne parle. On y trouve une ambiance incroyablement sociale, familiale, détendue et sans prétention. Lors de notre passage, il n’avait pas énormément neigé dans les derniers jours et pourtant les sous-bois étaient gorgés de neige fraîche, l’achalandage y est faible. C’est définitivement un coup de cœur assuré.

    Red Mountain Resort, 21 février 2020

    Bel accueil et beaucoup de plaisir lors de notre séjour à Red Mountain Resort à Rossland en Colombie-Britannique, 21 février 2020

    Mont-Sainte-Anne, accident de télécabines, une vingtaine de blessés, 21 février 2020

    Un accident de télécabine a fait une vingtaine de blessés peu avant 10 h en ce vendredi à la station Mont-Sainte-Anne. Ce qui a été possible d’apprendre, les problèmes seraient survenus lors d’un brusque arrêt d’urgence inopiné. Plusieurs passagers ont mentionné avoir senti les télécabines se mettre à balancer dans tous les sens, poussant des passagers sur les vitres au point de les fracasser. 

    Photos d’archives, Jacques Boissinot / ZoneSki

    Les patrouilleurs ont skié sous les télécabines afin de s’enquérir de l’état de santé des passagers, puis lentement, on a fait descendre lentement à reculons les télécabines afin d’évacuer les blessés. 

    Huit personnes ont reçu des blessures plus sérieuses, allant jusqu’à des fractures. Ils ont été transportés à l’hôpital le plus proche, celui de Sainte-Anne-de-Beaupré. Les autres blessés moins graves ont été acheminés dans les hôpitaux de la région de Québec. 

    Un communiqué émis par Resorts of the Canadian Rockies, propriétaire de la station de ski Mont-Sainte-Anne, a mentionné un « arrêt soudain non sollicité ».
    « Nos équipes d’entretien sont mobilisées, ainsi que le manufacturier de la remontée mécanique et plusieurs sous-traitants spécialisés, afin de travailler en collaboration avec les autorités régulatrices pour déterminer la cause de cet arrêt soudain ».

    Photos d’archives, Jacques Boissinot / ZoneSki

    Par la suite, un communiqué a été envoyé aux clients de la station :
    Pour permettre à nos équipes de rallier les effectifs afin d’effectuer le diagnostic complet de l’incident, le ski de soirée sera exceptionnellement fermé ce soir.
    Notez que la télécabine ne sera pas en opération pour la fin de semaine et que des informations supplémentaires vous seront communiquées ultérieurement.

    Photos d’archives, Jacques Boissinot / ZoneSki

    Merci à Vincent Fradet pour les photos qu’il nous a fournis gracieusement.
    Pour plus de photos et lire le reportage Zone911,  CLIQUEZ ICI

    La pensée ZoneSki
    C’est toujours triste de voir ce genre d’accident dans une station de ski. Souhaitons que les enquêteurs pourront apporter des réponses aux multiples questions soulevées par les clients et amateurs de ski. Espérons que la télécabine sera prête et en fonction pour la Relâche scolaire. 

    Ski Saint-Raymond, Douce neige, 21 février 2020

    Bel après-midi de ski à la station Ski Saint-Raymond en ce beau vendredi. La station située à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Québec ouvrait à 13 h. À notre arrivée, trois autobus scolaires étaient sur place, laissant présager un achalandage modéré sur les pistes. 

    Photo Jacques Boissinot / ZoneSki

    Le chalet pris d’assaut
    À l’intérieur du petit chalet, toutes les places étaient réservées par les boites à lunch laissées par les jeunes étudiants alors qu’ils étaient sur les pistes et dans les glissades. Les jeunes avaient pris possession de l’endroit. Le superviseur expérience client, Claude Renaud, veillait au grain. En nous voyant mon amie et moi chercher une place, il nous a invité à tasser les boites à lunch afin de mettre nos bottes de ski allant même s’excuser. J’ai dû lui avouer qu’il s’agissait d’un beau problème, celui d’avoir une station bien achalandée en semaine.

    Le petit chalet. Photo Jacques Boissinot / ZoneSki

    Douce neige naturelle
    Les pistes étaient recouvertes d’une épaisse couche de neige bien damée par la machinerie. En plantant mes bâtons pour prendre une photo du paysage, j’ai eu la surprise de les voir s’enfoncer un bon 10 cm dans la surface, comme en fait foi la photo de couverture. La glisse était douce et agréable partout sur la montagne. Cette station municipale offre des pistes idéales pour l’apprentissage et un beau parc bien aménagé pour les plus jeunes.

    Murielle glissant en douceur sur cette neige naturelle. Photo Jacques Boissinot / ZoneSki

    L’achalandage aux remontées
    Malgré la présence importante d’étudiants, l’attente au télésiège double était acceptable au début, puis rapidement s’est amenuisé plus tard. L’arbalète (t-bar) n’a pas eu besoin d’être mis en route. Le tapis roulant, de son côté, s’est bien acquitté du travail dans la piste d’apprentissage. Plusieurs jeunes avaient opté pour aller aux glissades, laissant les pistes presque désertes une bonne partie de l’après-midi. 

    Photo Jacques Boissinot / ZoneSki
    Photo Jacques Boissinot / ZoneSki

    Station municipale
    La station est opérée par la ville de Saint-Raymond. C’est un modèle de gestion qui devrait être suivi par d’autres municipalités selon moi. On dit faussement que le ski est un sport de riche. Vous êtes-vous demandé combien ça coûtait à un parent de faire jouer son enfant au hockey en classe participation ? C’est très cher, mais très bon pour la santé. Vous êtes-vous aussi demandé combien ça coûtait de bâtir et faire fonctionner un aréna pour le hockey ? C’est cher, mais aussi nécessaire. Pourquoi n’en est-il pas de même pour le ski ? Ici, à Saint-Raymond, les familles et les jeunes en profitent, passant du temps au grand air à pratiquer le ski et la planche.

    Photo Jacques Boissinot / ZoneSki
    Photo Jacques Boissinot / ZoneSki

    Skier à prix modique 
    Il est possible de pratiquer le ski et la planche à prix modique. Ski Saint-Raymond offre des tarifs avantageux pour les billets de remontée, pour la location d’équipement et pour les leçons de ski. Vous pouvez consulter le site web de la station pour plus de renseignements sur les tarifs et horaires CLIQUEZ ICI

    Station quatre saisons
    D’ailleurs, Claude Renaud nous a mentionné l’intention de la municipalité d’élargir ses horizons pour en faire un centre d’activités quatre saisons et devenir plus actif dans le tourisme plein air. 

    Photo Jacques Boissinot / ZoneSki

    Au final, nous avons passé un bel après-midi sur les pistes de la station. Murielle en était à sa quatrième sortie depuis ses débuts le 20 janvier dernier. La cinquantenaire a évolué rapidement vers le ski parallèle, multipliant les virages bien ronds tout au long de ses descentes. Murielle a eu beaucoup de plaisir, relevant le défi d’aller explorer des pistes un peu plus difficiles. Ça confirme encore une fois qu’il n’y a pas d’âge pour commencer le ski.
    Sortez prendre l’air, allez skier

    Mont Adstock, admirable adresse! 20 février 2020

    Briser les habitudes et les routines requiert souvent des efforts. Comme il y a loin de la coupe aux lèvres, convertir les « il faudrait » et les « on devrait » en « on le fait » est plutôt rare dans les décisions pour des sorties de ski en semaine. Cependant, lorsque le ciel bleu pur et la neige fraiche sont au rendez-vous, le skieur en négociation avec lui-même parvient parfois à se convaincre: aujourd’hui, j’ai visité Adstock pour la première fois!

    La signature visuelle de la station a été refaite, seule l’entrée du chalet montre encore l’ancien logo.

    Je dois dire que je n’avais que très peu d’images mentales de cette station. Au fil des chroniques produites par mes collègues, j’en avais une vague impression, modifiée par ma connaissance de la région, celle-ci étant toutefois estivale. C’est donc sans attente que j’ai parcouru les kilomètres de route (attention, cahots) jusqu’à la station.

    Bien cachée entre les vallons lorsqu’on arrive de Thetford Mines, la montagne est par contre visible très rapidement au sortir de Black Lake. Même si ces villes sont fusionnées, le paysage, lui, est tout en contrastes! Les haldes de résidus miniers ou de pierre stérile font partie intégrante du décor environnant du lac Noir, si bien qu’on en oublie la géomorphologie naturelle de l’endroit, plutôt accidentée. Pointant son antenne cellulaire bien droit dans les airs, le Mont Adstock nous rappelle qu’il est là, bien naturel et fort de ses 712 mètres. Le dénivelé skiable est de 335m; on y skie presque du sommet.

    Entre Black Lake et la montagne, les haldes de résidus sont omniprésents dans le décor.

    Les locaux connaissent par coeur le nom des lacs visibles du haut des pistes -pour ma part, j’ai seulement reconnu le Grand lac St-François (photo d’entête), hôte de plusieurs de mes séjours en kayak-camping. Cela dit, les étendues d’eau recouvertes de neige sont omniprésentes dans le décor: il faut aller se cacher au fond des bois pour les perdre de vue!

    Le lac à la Truite en arrière-plan.

    Pour découvrir la station, j’ai adopté la fameuse tactique du balayage radar: j’ai emprunté les pistes en ordre, d’une extrémité à l’autre. J’ai donc commencé par la Donat Grenier, et terminé l’exploration dans la Défi Adstock. Après avoir regretté mon choix de skis sur plusieurs virages (je n’avais que mes skis de carving!) j’ai décidé de rester dans les pistes damées pour les descentes subséquentes… mon coup de coeur fut la Coulée, pour ses multiples changements d’angle et virages.

    Aujourd’hui, j’étais gâtée pour les conditions: mes gants chauffants et mon masque en néoprène m’ont fait oublier le -16 degrés ambiant de même que le refroidissement éolien au sommet. Tous les skieurs présents sur la montagne auront eu droit à de superbes pistes: aucun découvert, aucune plaque durcie, ça fait du bien de se lancer dans les pistes en toute confiance!

    La montagne offre assurément du terrain pour tous les skieurs, qu’ils soient débutants ou experts, amateurs de pistes damées ou de sous-bois. J’ai repéré quelques pistes qui vaudront une future visite de ma part, armée de mes skis de sous-bois: l’Érable, la Caisse des Hauts-reliefs et la Bénévole sont très attirantes -elles ont été souffrantes aujourd’hui pour mes skis de pistes, mais ce n’est que partie remise! On se reverra, Adstock!

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