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    Sun Valley

    Les débuts de cette station de ski remontent à 1939 quand M. Raoul Clouthier achète une ferme à Val Morin, et la transforme en auberge quatre-saisons. Le nom d’incorporation était Sun Valley Farm Inn. L’ouverture de la station a été pour l’hiver 1940-1941.

    Ces très belles photos des années 1940 ont été faites par M. Clouthier. Merci à son petit-fils de les avoir partagées avec Zone.Ski. Plusieurs membres de la famille ont travaillé au succès de l’endroit. Sur cette photo, on peut voir à droite, Raoul Clouthier et son épouse Jeanne Fortin, au centre Robert Clouthier, et à gauche, René Clouthier et son épouse Bernice Masse. Pour la petite histoire, les collies se nommaient Bonnie et Carlo.

    devant l’entrée principale de l’hôtel, vers 1945

    Photos durant l’été, la dernière montrant suite à un incendie, la reconstruction de l’hôtel en 1944.

    Photos durant l’hiver. L’endroit offrait à la fois des activités hivernales et la tranquillité aux clients.

    Ce dépliant en anglais, fourni par M. Paul Giddings, date de l’hiver 1948-1949, et il illustre combien les services offerts et les prix ont changés depuis cette époque. Il montre aussi que M. Clouthier avait le sens du marketing, car il parlait non pas du dénivelé de la station, mais de son altitude de 1 300 pieds, favorable à avoir beaucoup de neige. C’est le premier hiver avec une remontée mécanique à Sun Valley. Celle-ci était installée sur la pente du mont ‘J.C.’ et était d’une longueur de 1 100 pieds avec un dénivelé de près de 400 pieds. C’est aussi le premier hiver qu’un chemin pour les automobiles sera ouvert entre la grande route et la station de ski, une distance de 600 verges.

    En février 1949, Mariette Lebeau et Marcel Deslauriers se sont mariés, et ils sont allés à Sun Valley Farm pour leur voyage de noces. Il n’y a pas que les skieurs alpins qui y venaient, mais aussi ceux qui appréciaient le calme de l’endroit, la bonne nourriture, les tours de calèches et le ski de fond. Hiver comme été, le cheval jouait un rôle important dans la vie au Québec. Je remercie Louise Julie Bertrand pour ces informations et ces documents.

    Au printemps 1951, M. Raoul Clouthier a mis en vente Sun Valley Farm. Voici la proposition de vente.

    M. Max Siegmann a loué la propriété pour un an, pour finalement l’acheter en 1953, mais sans l’auberge qui malheureusement avait été détruite une seconde fois par un incendie en juin 1952. Dans les années 1950, la station avait une arbalète et un rope-tow, le dénivelé étant de 450 pieds. Une chaise double a été installée dans les années 1960. Voici une importante publicité faite par M. Siegmann dans le journal le Canada du 19 décembre 1952.

    Cette photo montre qu’au début des années 1950, Sun Valley était un endroit reposant. On peut voir Nora (Manson) Schlachter, très à la mode dans son costume de ski. Elle avait du talent, ayant fabriqué celui-ci en s’inspirant des tendances du temps. Une ‘ agence de rencontre ‘ de l’époque était les trains de ski qui jusqu’aux années 1950, étaient le meilleur moyen pour venir skier dans les Laurentides. C’est ainsi qu’elle avait rencontré son futur époux, Paul Schlachter. Je remercie son fils Chris d’avoir partagé cette photo et l’histoire de la rencontre de ses parents.

    Ces trois photos m’ont été fournies par Jane Guest. Dans le milieu des années 1950, sa famille a loué le petit chalet qui était sur la montagne. Pour s’y rendre, il fallait faire un certain effort, car il n’y avait pas de route. Ce chalet passera au feu à une date inconnue et sera reconstruit. Ceci explique pourquoi le ‘même’ chalet dont on parle dans le paragraphe suivant est différent et récent.

    Je remercie pour les photos suivantes, Claire et Guy Versailles, dont les parents connaissaient bien M. Siegmann, et qui ont beaucoup skié à Sun Valley au début des années 1960. Au printemps, une activité populaire était de se déguiser. Sur la première photo, on peut voir Guy en Davey Crockett et tenant un vrai lapin (1er prix enfants), ainsi que ses sœurs Odile et Claire. Sur la dernière photo, on peut voir le chalet Alpen Rose. Il était à mi-hauteur des pistes, et accessible uniquement en ski ou en chenillette. Il a été utilisé comme restaurant quelques hivers, puis loué à la famille Versailles pour une saison. Ils arrivaient avec les bagages et l’épicerie, le service de taxi étant fourni, comme on peut voir sur la photo. En 1964, M. Siegmann s’étant tué dans un accident d’automobile, son fils Gérard a administré la station.

    Deux écussons de la station, datant des années 1959-1960.

    Ce plan des pistes date possiblement de la fin des années 1960 ou des années 1970. Je ne savais pas qu’il y avait déjà eu un versant ouest avec 2 pistes.

    Le film Après Ski (1971) a été tourné à Sun Valley. Ce n’est pas un grand film, mais il a eu son importance dans le Québec du début des années 1970. Voici 3 scènes de ce film.

    Ce plan des pistes serait des années 1980, et il indique une chaise double, 3 arbalètes et un poma. On fabriquait de la neige artificielle. La photo serait aussi de cette époque. À ce moment, le bas des pistes du versant nord avait été exproprié pour permettre la construction de la section nord de l’autoroute des Laurentides.

    Voici 3 épinglettes de la station. Avez-vous remarqué que parfois, on parle de Val Morin, et parfois de Ste-Adèle ? La station était à Val Morin, et je pense qu’on disait Ste-Adèle parce que cette ville était très proche et plus connue. La première épinglette réfère à l’hôtel de la station, alors que la deuxième réfère à un autre hôtel, situé tout près, du nom de Le Chamois, qui était aussi le nom de la rue où était situé cet hôtel. La troisième épinglette est une rareté, car elle est en sterling.

    Cet écusson de l’école de ski date probablement des années 1970.

    La station fermera après la saison 1983-1984 et sera vendue. L’endroit est devenu privé et une résidence a été construite au sommet de la montagne, comme on peut le voir sur la première photo. L’autre photo est une vue en relief de Google et elle montre que les terrains de la station se sont retrouvés à une jonction de la route 117 et de l’autoroute des Laurentides. L’expropriation du bas des pistes du versant nord a eu beaucoup moins d’impact sur la station que le fait qu’il y avait maintenant une autoroute qui allait de Saint-Jérôme à Sainte-Agathe. Les skieurs pouvaient venir dans les Laurentides pour la journée, sans avoir à coucher et aussi à skier le lendemain. Sur une des photos des années 1960, on peut voir la petite cabane qui servait de billetterie. Celle-ci a été déplacée, mais en 2018, elle existait toujours au pied des pentes.

    Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com

    SOMMET SAINT-SAUVEUR – 8 JUIN 2019

    La passion! La Tribu en est assurément affublée. Cette passion pour l’or blanc, cette passion pour la glisse, cette passion pour toutes ces rencontres que nous procure le ski, c’est ce qui nous mène au Sommet Saint-Sauveur aujourd’hui. Dans les faits, nous ne skions pas la station de ski, mais bien le parc aquatique, qui ouvre ses portes aujourd’hui même.

    La passion est bien présentes ici, comme en fait foi la présence de M. Louis Dufour, membre fondateur de la Station de Ski Saint-Sauveur. Très agile sur ses planches, il prit la peine de faire quelques descentes. J’imagine que, tout comme la Tribu, il n’a pu résister à l’appel de la glisse.

    Il s’agit en effet de la journée skiable la plus tard jamais enregistrée au Québec! La possibilité de dévaler une piste de ski, de haut en bas, dans une station en opération, revêt de l’exploit! Sommet Saint-Sauveur est reconnu pour son ouverture rapide, et sa fermeture tardive, mais là, ils se sont surpassés.

    Les conditions, bien que minimales, sont sommes toutes très bien. Il y a bien évidemment quelques traces de boue, de sable, et la neige n’est pas immaculée à bien des endroits, mais en générale, c’est skiable. La surface est durcie par endroits, et le gros sel estival est omniprésent. La glisse est rapide, et le faux plat en haut du pitch de la « Côte 70 Ouest » est très intéressant.

    Encore une fois, l’héritier n’a pu s’empêcher de faire quelques cabrioles. Les amoncellements étant les seuls modules disponibles. Il y est quand même allé de quelques sauts. Il faut maintenant attendre la réouverture, en octobre prochain, pour rechausser les planches.

    En attendant, nous en profiterons pour faire quelques « splash » dans les piscines et glissades du Parc Aquatique du Sommet Saint-Sauveur.

    Bon ski estival à tous!

    Mont Castor

    Le Mont Castor était situé à Sainte-Agathe-des-Monts, non loin de la route 117, et peu après la fin de l’autoroute des Laurentides direction nord.

    La station a été en opération de 1960 jusqu’à environ 1990. Je remercie M. Guy Piché, l’ancien propriétaire de cette station de ski, ainsi que son épouse Mme Lise Cabana-Piché, pour leur collaboration. Il m’aurait été impossible d’écrire cet article sans les photos et les renseignements qu’ils m’ont envoyés. Les terrains où étaient situées les pistes de ski sont privés et ils ne sont pas accessibles au public.

    Sur cette photo, on peut voir M. Piché devant le chalet de la station, situé sur le versant sud. Cela a demandé beaucoup de travail pour garder en opération cette station de ski pendant 30 ans, et sans l’aide des gouvernements.

    Ce dépliant de la station date des débuts de la station, soit des années 60. Il montre qu’au début la station avait 2 versants, avec des dénivelés respectifs d’environ 85 et 75 mètres. Le versant nord était situé sur un terrain loué à un voisin. Le versant sud avait une arbalète et 8 pistes, le versant nord une arbalète et 3 pistes, et 2 pistes permettaient le lien entre ces 2 versants. Par la suite la station a eu en tout 4 arbalètes, soit une autre sur le versant sud, et une petite arbalète pour les utilisateurs de la pente école, qui était située en bas à gauche sur le versant sud.

    Voici 3 photos montrant le versant sud de la station

    On ne voyait pas la station de la route 117, mais il était facile de s’y rendre à cause de ce panneau publicitaire.

    Le texte de cet article est très intéressant à lire, car il parle du fait que l’Honorable René Lévesque est venu en 1963 skier au mont Castor.

    Sur cette photo, on peut voir Mme Lise Cabana Piché, M. Guy Piché, M. Raynald Bootman directeur de l’école de ski et M. Gérard Milette gérant. La photo fut prise au Salon du ski au Centre Immaculée-Conception (du Père de la Sablonnière) à Montréal vers l967. Avant Internet, être présent dans un Salon du ski était la meilleure façon pour une station de se faire connaître.

    Ces photos, datant de quelques années, montrent qu’il ne reste plus beaucoup de traces des anciennes pistes de ski.

    Aujourd’hui, le chalet ainsi que le bas de la montagne du versant sud ont été achetés, et sont devenus Maximise, un centre Haute-Performance Freestyle / Slopestyle. Le centre est ouvert l’hiver comme l’été et est en constante amélioration.

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    Station Plein Air de Saint-Pacôme

    La station était située sur la rue Caron, directement dans la ville de Saint-Pacôme, comme le montre la photo. On pouvait très bien la voir de l’autoroute 20.

    La station a ouvert en 1962 sous le nom de Station Côte-des-Chats, qui est le nom de l’endroit où était située la station.

    Avec son dénivelé de 150 mètres, ses 12 pistes dont 7 pour le ski de soir, et 2 T-Bar, la station a été appréciée pendant 50 ans par les skieurs. La municipalité de Saint-Pacôme se voulant la capitale du roman policier, cela se reflète dans le nom de plusieurs des pistes, comme Le Saint, Arsène Lupin, Perry Mason, Hercule Poirot ou Sherlock Holmes.

    Mais avec le vieillissement de la population de la région, il n’y avait plus un nombre suffisant de skieurs pour justifier l’important investissement que l’on devait faire pour remplacer les remontées mécaniques. La municipalité, qui était alors propriétaire de la station, a donc décidé à la fin de la saison 2013 – 2014 de fermer la station.

    Depuis cette date, de nombreuses propositions ont été étudiées, mais aucune impliquant la réouverture de la station de ski n’a été jugée possible. La municipalité aimerait créer un centre de loisirs et de culture en utilisant le chalet et les terrains de la station.

    On étudie actuellement la possibilité de transformer le chalet en bibliothèque, et offrir à nouveau des glissades sur tubes avec une petite remontée mécanique.

    J’ai eu la chance de skier la station peu de temps avant sa fermeture. C’était une très belle station régionale. Au sommet, on retrouvait le belvédère de la croix, et on avait une belle vue sur le fleuve Saint-Laurent.

    Il y avait une variété de pistes et certaines avaient une bonne inclinaison. De plus, de nombreuses activités s’y tenaient durant la saison de ski. La fermeture de cette station est définitivement une perte pour les skieurs de la région.

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    Baie James 00 – Ski alpin – Introduction

    Si l’on fait des recherches sur Internet sur les stations de ski qui ont existé à la Baie James dans les années 1970 et 1980, on trouve bien peu d’information. Il est vrai que la Baie James était alors un immense chantier de construction, et que le ski était seulement une activité parmi beaucoup d’autres, afin de distraire les employés et leurs familles. Comme l’hiver les journées sont courtes et beaucoup travaillaient le jour, toutes les stations offraient du ski de soirée.

    J’ai trouvé un peu d’information dans des anciennes listes des stations de ski du Québec, mais mon information vient surtout de mes recherches il y a quelques années basées sur les numéros disponibles du petit magazine mensuel ‘en Grande’. Celui-ci était distribué à la Baie James et parlait des activités des personnes qui y travaillaient, ainsi que de l’évolution des travaux de construction. Il faudra excuser la qualité des photos, la grande majorité provenant de ce magazine. Les recherches ont été faites à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

    Il y a eu 4 stations de ski, soit le Mont-Tayaout à Radisson, le Centre de ski Sakami à LG 3, le Centre de ski du Mont Stéphane à LG 4 et le Mont Atikut à Caniapiscau. La photo principale montre d’une façon générale l’emplacement de ces stations. Un fait bien peu connu est que M. Pierre Dulude, co-fondateur avec son frère Marcel de la station Ski Saint-Bruno, a été très impliqué dans la construction de trois des quatre stations de ski à la Baie James, soit celles à LG 3, LG 4 et Caniapiscau. Il a fait ce travail en collaboration avec un de ses amis, Yvon Delisle, ingénieur en mécanique. Ces informations viennent du livre ‘Pierre Dulude, Ma vie à Saint-Bruno’.

    Oui, il fait parfois très froid en hiver dans cette grande région du Québec, mais comme le montre cette caricature, même ici, il peut pleuvoir.

    Comme aujourd’hui, plusieurs skieurs et skieuses aimaient l’après-ski. Il faut cependant savoir que les femmes ne représentaient que 10 % des employés. Comme on voulait éviter les problèmes, on avait créé dans différents chantiers des clubs avec un règlement un peu spécial et qui devait être respecté. Un homme ne pouvait rentrer dans le club que s’il était accompagné d’une femme, et quand une femme quittait, un homme devait quitter avec elle. J’ai vu à Caniapiscau bien des hommes qui espéraient pouvoir rentrer dans un tel club, et qui étaient très gentils avec les dames afin de se faire inviter.

    Le club Fémina à LG 2 en est un exemple.

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    Airplane: le couloir du printemps au Mont Washington!

    Lorsque la Mount Washington Auto road – ci-après nommée Otto – ouvre, c’est une autre étape du ski de printemps qui débute dans les White Mountains du New-Hampshire: celle qu’on appelle communément le Slack fest. Les accès à certains secteurs, comme le Great Gulf et les Snowfields, deviennent dès lors plus faciles. Et la popularité de Otto pour le ski ne se dément pas!

    Cette année, Otto a ouvert un peu plus tardivement que les années précédentes, soit le 25 mai. Et aux dires des personnes que j’ai rencontrées durant ma journée, c’était le zoo: beaucoup (trop?) de monde, des fourmilières de skieurs grimpant les fameux couloirs du Great Gulf, comme Airplane et Pipeline, rappelant les hordes du Mont Everest. Décidément, la montagne a la cote!

    Pour ma part, préférant la tranquillité à la folie, j’ai pris mon mal en patience et attendu le vendredi 31 mai pour me rendre au sommet du Mont Washington grâce à Otto pour aller skier Airplane qui est, à mon humble avis, un des couloirs les plus esthétiques de la chaîne présidentielle.

    La météo ayant été assez complexe, j’étais bien heureux qu’une fenêtre de température acceptable s’ouvre à moi pour mettre un terme à ma saison de ski de belle façon. Les vents étaient mon plus grand défi lorsqu’est venu le temps de décider d’y aller ou pas: on parlait de 100 à 120 km/h au passage d’un front froid qui allait toutefois apporter un dégagement. Examinant de plus près les modèles, jouant avec les indicateurs de pression atmosphérique pour bien analyser la situation, j’ai pu constater que les vents d’ouest allaient diminuer en fin d’avant-midi pour atteindre un niveau sécuritaire pour marcher sur la crête qui mène au couloir convoité qui, lui, présente une orientation est, donc à l’abris du vent.

    Peut-être est-ce ces prévisions de vent qui ont démotivé les gens à venir skier, mais c’était le calme. Il n’y avait jamais plus que cinq personnes pour skier Airplane, laissant ainsi place à toute la tranquillité nécessaire pour une journée contemplative en montagne.

    Aiplane est, comme je le mentionnais, un couloir très esthétique. Enclavé entre des parois rocheuses, il est étroit, incliné (45 degrés au début, puis 40 degrés par la suite), long (environ 400 mètres jusqu’au plancher du ravin) et avec une déviation à mi-parcours.

    La difficulté de s’y rendre en hiver tient au fait qu’on y arrive par le haut, donc il est difficilement possible d’analyser les conditions du manteau neigeux avant la descente. Et comme tout le secteur du Great Gulf est assez engageant, il est déconseillé de s’y rendre sans avoir une fine connaissance des conditions de la chaîne présidentielle. Toutefois, avec la stabilité qu’apporte le printemps, le secteur devient une destination prisée par les skieurs à la recherche de sensations fortes!

    Après trois superbes descentes dans Airplane, je décide de terminer ma journée – et ma saison – sur le Snowfield. Encore là, c’était plutôt tranquille!

    Ainsi, lorsque Otto laisse passer les voitures, ces deux secteurs – Great Gulf et Snowfield – deviennent un bon complément au ski dans Tuckerman Ravine. 

    Baie James 01 – Centre de ski du Mont-Tayaout

    Cette station, située à un demi-mile de Radisson sur la rive de la rivière La Grande, était fréquentée par les skieurs de Radisson mais aussi de LG 2. Le mot Tayaout veut dire en esquimau < rivière sauvage >. Elle avait un T-Bar et 3 pistes, une verte, une bleue et une noire. Une particularité de ce T-Bar est qu’il avait 3 embarcadères. Une piste était éclairée pour le ski de soirée. Le dénivelé était de 137 mètres, et la longueur des pistes variait de 3 200 à 3 600 pieds. La station a été inaugurée le 31 décembre 1975. Une passe de saison était 25 $, un billet de jour 4 $ et un de soirée 3 $.

    Cette photo de Google, pourtant récente, montre encore de façon nette les pistes, et combien la station était située près de la ville de Radisson.

    On retrouvait au sommet de la montagne un chalet aussi utilisé par les skieurs de ski de fond, les raquetteurs et les motoneigistes. Il y avait de la musique autant au chalet que sur les pistes. Le directeur de l’école de ski était un instructeur de niveau 4, et il y avait une équipe de patrouilleurs. Un cours privé était 8 $ de l’heure ! Comme il fait souvent très froid en hiver, il ne tombe pas beaucoup de neige, et les conditions étaient souvent de la neige durcie, malgré l’entretien mécanique. On ne fabriquait pas de neige, mais parfois, on étendait à certains endroits des voyages de neige. Les pistes étaient orientées vers le Nord, donc la neige que l’on avait se conservait bien.

    Comme c’était courant au Canada dans les années 70 et 80, il y avait aussi à la Baie James des compétitions amicales Molstar. On pouvait gagner une médaille d’or, d’argent ou de bronze, selon notre temps dans un parcours pas trop difficile, comparativement à un temps de référence. S’il n’y avait pas trop de participants, on pouvait faire une deuxième descente afin d’améliorer son temps.

    J’ai eu la chance d’acheter 2 épinglettes de cette station de ski.

    Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com

    Baie James 02 – Centre de ski Sakami

    Cette station située à LG 3, avait un dénivelé de 100 mètres, une arbalète et 3 pistes, toutes éclairées pour le ski de soirée. La remontée mécanique avait une longueur de 457 mètres et son coût a été de 400 000 $. La station était ouverte surtout les fins de semaine, normalement jusqu’au mois de mai. La fermeture définitive de la station aurait été en mai 1982. Le village a été fermé en 1984, et par la suite, le village et la station de ski ont été démolis. La photo principale date de 1982, et a été prise du balcon du chalet de la station. La photo ci-dessous montre le chalet.

    Les photos suivantes montrent : 1) le plan des pistes, 2) les pistes la nuit, avec le chalet en haut à gauche. Celui-ci dominait toute la vallée. 3) Sur cette photo qui date de 1983, on voit sur la gauche le village, et à droite un gros plan de la station. La photo a été prise de la route reliant le village et le chantier.

    Il était important que la station de ski soit située le plus près possible du village afin d’en faciliter l’accès. La première photo montre le village, avec à gauche une flèche rouge indiquant où se trouvaient le chalet et le début des pentes (qu’on ne voit pas sur la photo). Une piste de ski de fond reliait le village et la station, en traversant un boisé et longeant une imposante falaise. On voit un peu le tracé de la piste de ski de fond sur la deuxième photo.

    La station était orientée est, ce qui permettait aux skieurs de profiter du soleil sans que celui-ci fasse fondre la neige. L’autre raison était que les vents dominants venaient de l’ouest, et ainsi ils n’affectaient pas les skieurs. Les pistes étant d’un niveau intermédiaire, l’endroit était surtout populaire avec les enfants et les adolescents du village, mais bien des adultes y skiaient aussi.

    Les membres du comité exécutif du Club Boréal étaient responsables du bon fonctionnement de la station de ski alpin, du ski de fond et de la raquette. Pour amuser les jeunes skieurs, on organisait des descentes avec obstacles, une mascarade ou des compétitions de ski alpin.

    Même à la Baie James, il y avait du ski de printemps au mois de mars.

    Je remercie M. Alexandre St-Pierre pour avoir partagé certains de ses souvenirs de la station, ainsi que 2 photos faites par ses parents, soit la photo principale et la photo des pistes de ski en été. Il a aussi fourni les autres photos couleur, celles-ci ayant été faites par la famille Lefebvre.

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    Baie James 03 – Centre de ski du Mont-Stéphane

    Cette station était située à LG 4, près du village de Keyano, et avait un dénivelé de 150 mètres. J’ai été informé que la station du Mont-Stéphane aurait ouvert officiellement ses portes le 24 février 1980, même si le club de ski avait été formé en décembre 1979 (avec à sa tête M. Hector Arsenault). On y retrouvait 6 pistes dont une pour le ski de nuit. La station avait un chalet, une école de ski et une patrouille affiliée à l’Ambulance St-Jean. Il était possible de louer de l’équipement pour aussi peu que 2 $ la demi-journée.

    Le coût du T-Bar a été de 600 000 $.

    L’hiver, il y avait un carnaval avec plusieurs activités dont des compétitions de ski et une descente aux flambeaux. La station n’a pas été opérationnelle pendant les dernières années du village à Keyano, sauf l’année de la fermeture en 1984 où elle avait été ouverte quelques semaines durant le carnaval. À la fin de la saison de ski, il y avait aussi une maSKIrade (une mascarade sur ski).

    Je remercie M. Alexandre St-Pierre pour m’avoir envoyé cette photo d’un très rare écusson de la station.

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    Baie James 04 – Mont Atikut

    Le mont Atikut était situé à Caniapiscau, l’endroit le plus éloigné à la Baie James. On y a construit un barrage de déviation, de sorte que le village et les 5 campements ont été fermés quand la construction a été terminée. Le mot Atikut est un mot du dialecte nascapi et il veut dire caribou. En 1978, j’ai été deux fois à Caniapiscau, mais sans jamais pouvoir skier, ce que je regrette encore même après toutes ces années. On n’ouvrait pas la station s’il faisait -30 C ou moins. Ici aussi, le chalet était au sommet de la station.

    La photo principale est de Caniapiscau et date de l’hiver 1978 et montre un paysage classique de la Baie James, une région dans l’ensemble sans beaucoup d’endroits pour faire du ski alpin. Les meilleurs endroits étaient le long des rivières, sur le principe du Massif, mais en beaucoup plus petit.

    Un T-Bar donnait accès à 3 pistes pas très difficiles. Le dénivelé était de plus de 90 mètres. Il y avait une école de ski et on pouvait y louer de l’équipement.

    Photo de personnes qui travaillaient à la station de ski.

    Il n’était pas rare pour des skieurs de la Baie James de participer à des compétitions ailleurs au Québec, comme ces 2 jeunes de Caniapiscau qui ont gagné des médailles aux Jeux du Nord-Ouest québécois.

    Durant un carnaval, on a fait venir des skieurs acrobatiques de calibre international pour qu’ils donnent une démonstration de leur talent.

    Cet article fait partie de la section sur les stations de ski du Québec qui sont aujourd’hui fermées. Comme la grande difficulté d’un tel travail est de trouver des photos et de l’information sur ces stations, si vous détenez des perles concernant une station oubliée ou fermée et que vous souhaitez les partager avec l’auteur, vous êtes invité à communiquer avec lui par courriel afin de lui permettre d’ajouter de l’information à un dossier existant, ou d’inclure une autre station à cette section à l’adresse suivante: stations.fermees.qc@gmail.com

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